Rétro 2000/2001 : Histoire
d'un huitième titre ! |
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Lyon - Nantes |
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Par Tomsca
le 30/06/2001
Alors que le FCNA tourne à plein régime
en ce mois de décembre (1 match tous les 3 jours),
les hommes de Denoueix semblent accuser le coup. Et les deux
dernières défaites à Bastia et Marseille
ne sont pas pour rassurer... Il s'agit donc de vite renouer
avec le succès.
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Pour la 21e journée (dimanche 17 décembre), le FCN
reçoit Toulouse. Le mauvais temps qui règne
sur l'hexagone n'épargne pas la Loire-Atlantique, et la rencontre
se déroule de nouveau sous une pluie diluvienne. Cela n'a
pas découragé le public: 30000 spectateurs sont venus
encourager les Canaris. Mais cette fois, la pelouse de la Beaujoire
-déjà fort sollicitée lors des précédentes
rencontres- ne résiste pas: au bout d'une demi-heure de jeu,
elle est déjà très endommagée, rendant
aléatoires les conditions de jeu
La première
mi-temps est insipide; les joueurs de Raynald Denoueix, curieusement
apathiques, n'arrivent pas à imposer leur tempo. Les toulousains,
sentant que les Jaunes ne sont pas dans un grand soir, se contentent
d'attendre et misent sur les contres. À raison: alors qu'on
pense atteindre la pause sur un triste 0-0, Victor Bonilla, parti
à l'extrème limite du hors jeu, trompe la vigilance
"del Presidente" et bat Landreau (44e): 1-0 pour le TFC,
coup de froid sur la Beaujoire! Les Canaris, menés, rejoignent
les vestiaires la tête basse
Heureusement, la seconde
période est d'une toute autre nature: les Jaunes, désormais
bien réveillés, jouent enfin. Et dès la 49e,
Nestor Fabbri (en position d'avant-centre!) hérite d'un très
bon ballon en profondeur de Mathieu Berson; le libéro argentin
dribble Revault et égalise: 1-1! Les joueurs de Robert Nouzaret
n'ont pas le temps de reprendre leurs esprits puisque dix minutes
plus tard, Olivier Monterrubio inscrit le second but nantais de
la soirée (59e): 2-1, le vent a tourné et la Beaujoire
est enfin soulagée
Viorel Moldovan, rageur, scellera
les espoirs des joueurs de la Haute-Garonne, en marquant à
la 69e, le but du K.-O.: 3-1 pour le FCNA. Les nantais ont fait
la différence en seulement vingt minutes! Toulouse réduit
le score par Dieuze à la 87e: 3-2. Mais la réaction
des violets est bien trop tardive et Nantes l'emporte logiquement.
Une courte victoire certes, mais elle a son importance car les Canaris
reviennent ainsi à la hauteur de Sedan en tête du classement.
Nicolas Gillet, lucide, reste mitigé: "Chacun a tenté
de faire son petit truc en fin de match. On a alors oublié
certaines vertus collectives devant le but." Attention, car
le FCNA joue une autre "pointure" lors du prochain match
Le jeudi 21 décembre s'annonce donc très périlleux:
les Canaris se déplacent à Bordeaux pour le
compte de la 22e journée. Il leur faut ramener quelque chose
de la Gironde pour confirmer leur statut de leader et si possible
prendre une revanche après l'humiliation de l'aller. Ce match,
les nantais vont l'aborder à bras-le-corps! L'équipe
est très concentrée: la défense est vigilante
(bien en place autour de la charnière Savinaud-Gillet), le
milieu éclatant autant défensivement (Berson, Olembé),
qu'offensivement (Carrière, Ziani); l'attaque joue son va-tout
sur chaque occasion avec Da Rocha (véritable poison) et Moldovan
(qui occupe Roche et Sommeil à lui tout seul)
bref,
c'est du grand Nantes qui se produit sur la pelouse du stade Lescure!
Et les bordelais, perturbés, ne savent pas comment piéger
les Jaunes (en particulier, Pauleta n'est pas à son aise)
À la 24e, Da Rocha accélère, déborde,
prend de vitesse son vis-à-vis et ajuste un centre au millimètre
pour Moldovan. Celui-ci réalise une tête magnifique
que Ramé ne peut arrêter: 1-0 pour Nantes, la machine
est lancée!
Logiquement, le FCNA subit les assauts
des marines et blancs mais tient jusqu'à la pause sans trop
de difficulté
Le scénario est identique en seconde
période: Bordeaux, décidément mal inspiré,
bute inlassablement sur une défense nantaise pleine de sang
froid. Les girondins sentent la victoire leur échapper et
tirent leurs dernières cartouches. Et il s'en faut peu que
Battles ou Wilmotts égalisent! Heureusement, il y a toujours
un pied, un genou, une tête ou
le capitaine Landreau,
tout aussi héroïque que ses camarades, pour sauver la
cage nantaise
Et c'est finalement les Canaris qui vont avoir
le dernier mot: à l'ultime minute du temps réglementaire,
Éric Carrière bénéficie d'un superbe
mouvement collectif (dont il est à l'origine) et se présente
seul face à Ramé. Le "10" nantais va alors
faire preuve d'une grande maîtrise technique en jouant au
chat et à la souris avec le goal bordelais: il réalise
finalement un superbe petit-pont sur l'international! 2-0, Nantes
a gagné! Superbe victoire: il faut remonter à
1983 pour retrouver un succès des Jaunes à Lescure
(autre époque faste du FCN, avec à la clef un titre
de Champion)! Nantes a lavé l'affront du match aller et surtout,
occupe désormais le fauteuil de leader; et ce, juste avant
la trêve hivernale. Pour une fois, Raynald Denoueix ne cache
pas sa joie: "Cette victoire est une super satisfaction, un
vrai bonheur". Effectivement, elle est importante à
bien des égards: les Canaris vont gagner en confiance car
ils savent désormais de quoi ils sont capables; ils ont aussi
pris un ascendant psychologique sur les girondins dans la course
pour le titre. Fait nouveau: certains journalistes citent désormais
Nantes comme un possible Champion de France. En tout cas, les joueurs
de Denoueix peuvent aller fêter Noël et la nouvelle année,
heureux
Nantes retrouve les joies du championnat le samedi 13 janvier 2001.
Les Canaris accueillent l'A.J. Auxerre. La pelouse, malgré
tous les soins qu'elle a reçu pendant la trêve, est
dans un état déplorable. Et les dirigeants songent
sérieusement à la refaire, car elle constitue maintenant
un véritable handicap au beau jeu nantais. Le match est légèrement
avancé et se déroule sous un soleil radieux. Par contre,
il fait un froid vif sur Nantes (un vrai temps d'hiver !)
Les Jaunes dominent rapidement la rencontre et vont se créer
un nombre incalculable d'occasions. Malheureusement, les attaquants
pèchent dans la finition ou tombent sur un grand Fabien Cool
Et comme contre Toulouse, le FC Nantes encaisse un but à
la 45e! Djibril Cissé, parti comme une flèche à
la limite du hors-jeu depuis la ligne centrale, part à la
rencontre de Landreau; il ne manque pas son duel face au goal de
l'équipe de France Espoirs: 1-0 pour les bourguignons, contre
le cours du jeu
En seconde période, Nantes continue
de pousser mais fait surtout remarquer sa maladresse ou sa malchance
(tir de Moldovan sur la barre). Moldo n'abdique pas: dans la minute
(73e) qui suit, il frappe au but et trompe cette fois l'excellent
Cool: égalisation! 1-1. Le buteur roumain est récompensé
de sa persévérance et apparaît une nouvelle
fois comme le sauveur
Les Canaris essaient d'arracher les
trois points de la victoire mais les auxerrois - qui jouent à
dix derrière!- vont finalement obtenir le précieux
point du match nul
Le public est déçu, non par
la prestation de ses joueurs, mais par la maigre récompense
(Nantes méritait beaucoup mieux). Olivier Monterrubio donne
une raison de cette contre-performance: "Sur une pelouse normale,
je pense que ça serait passé assez facilement."
Consolation: les Jaunes restent néanmoins leaders
Le samedi 27 janvier, une nouveau plat de résistance attend
le FCNA: un déplacement au stade de Gerland contre Lyon.
Les Canaris parviendront-ils à rééditer dans
le Rhône, l'exploit réalisé en gironde quelques
semaines plus tôt?
Nantes, qui évolue avec son
équipe type, tient tête à des lyonnais particulièrement
déterminés (en cas de victoire, ils se relancent dans
la course au titre). Mais dès la 18e, Lyon pousse et Dhorasso
échappe à la vigilance nantaise: il inscrit le premier
but (1-0 pour les gones). Les Canaris groggy, vont s'efforcer de
revenir dans le match. La mi-temps leur permet de reprendre leurs
esprits. Et à la 55e, ils bénéficient d'un
coup-franc situé à droite des buts gardés par
Coupet. C'est le gaucher Nicolas Gillet, spécialiste dans
cet exercice lors des fins de séances à la Jonelière,
qui s'y colle
Avec bonheur, puisque son ballon prend le chemin
de la lucarne: but superbe, Coupet n'a pas bougé, 1-1! Gillet
et ses partenaires, fous de joie, sont revenus dans le match! Nantes,
pense-t-on, a réalisé le plus difficile (car l'OL
est réputé pour savoir conserver un score). Les hommes
de Denoueix, en confiance, dominent même la rencontre, développant
un football de rêve (on se croirait presque à la Beaujoire)
Hélas, les Canaris, trop naïfs, se font prendre en contre
et Steed Malbranque double la marque pour les lyonnais (60e)! 2-1:
le FC Nantes est de nouveau au pied du mur
Mais les ligériens
ont du caractère et tentent de revenir. Et sur une nouvelle
action des Jaunes, l'arbitre M. Veissière, désigne
le point de penalty! Stupeur dans Gerland. C'est Stéphane
Ziani qui le tire. Il s'élance, frappe en force, le ballon
heurte
la transversale! Le petit milieu nantais n'en revient
pas; Nantes vient de laisser passer sa chance: "C'est la première
fois que je manque un penalty depuis que je suis professionnel."
Les Canaris tentent ensuite le tout pour le tout et frôlent
d'égaliser (le ballon est détourné in extrémis
de la cage lyonnaise!)
Nantes, qui par obligation a relâché
son marquage, subit encore un contre: Dhorasoo (qui n'a jamais été
aussi brillant) fait admirer sa vivacité et sa technique
lorsqu'il trompe Landreau (70e): 3-1. Nantes s'incline de nouveau
face à Lyon
Les joueurs de Santini ont été
beaucoup plus réalistes que les nantais, jouant "la
fleur au fusil"
Cette défaite doit néanmoins
servir de leçon. La fin de Championnat s'annonce donc fort
palpitante car l'OL revient fort
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