|
| Rétro 2000/2001 : Histoire
d'un huitième titre ! |
| |
Nantes - St Etienne |
|
Par Tomsca
le 08/07/2001
Alors qu'il ne reste plus que 5 rencontres à disputer,
Nantes colle le leader Lillois en attendant patiemment un
mauvais pas de ce dernier. Le compte à rebours est
définitivement entamé et les équipes
de tête n'ont plus le droit à l'erreur...
|
La dernière ligne droite pour la course au titre s’annonce
délicate. Car l’OL revient fort et ne lâche rien…
Les joueurs de Raynald Denoueix supporteront-ils la pression?
La 30e journée du samedi 7 avril s’annonce très
périlleuse: Nantes est attendu au stade Saint-Symphorien
par le FC Metz. Le club lorrain, relégable, a besoin
des trois points de la victoire. Après le nul entre Lille
et Bordeaux la veille, les Canaris ont l’occasion de prendre
la tête du championnat… Ce sont les messins qui démarrent
en trombe: dès la 3e, un coup-franc proche du but nantais
leur est accordé par M. Layec. Meyrieu le tire rentrant;
personne ne parvient à toucher le ballon… et celui-ci
rentre finalement aux fonds des filets nantais! Landreau ne peut
que constater les dégâts: 1-0 pour les grenats, la
partie est très mal engagée… Mais une fois encore,
les Jaunes vont montrer qu’ils ont du caractère. Petit
à petit, ils reprennent l’initiative du jeu et s’imposent
dans les duels; les lorrains, se contentant de défendre,
reculent. Et à la 28e, Salomon Olembé, parti dans
un raid dont il a le secret, pénètre dans la surface
messine. Il est retenu par le bras: déséquilibré,
il s’écroule et l’arbitre désigne logiquement
le point de penalty! Olivier Monterrubio, véritable virtuose
dans cet exercice, ne manque pas l’occasion de ramener son
équipe à égalité: 1-1, Nantes est revenu
dans le match! C’est aussi le score à la pause…
Les pensionnaires de la Jonelière reprennent la seconde mi-temps
sur le même rythme. Et à la 65e, Marama Vahirua, en
extension, réalise une reprise difficile. Mondragon, le portier
du FC Metz, touche le ballon mais pas assez fermement pour le sortir
de ses buts: le cuir franchit la ligne, les Canaris mènent
2-1! Le petit tahitien signe un nouvel exploit. Les joueurs d’Albert
Cartier, désespérés et sentant davantage la
descente en D2 se profiler, se remettent à attaquer. Mais
les coéquipiers de Fabbri, désormais accoutumés
à ce type de combat physique, vont tenir leur résultat
(malgré une dernière frayeur occasionnée par
Baticle). Nantes a gagné et se retrouve maintenant seul leader
du classement! Marama apparaît comme le héros de la
soirée: “En ce moment, je suis en pleine confiance.
Tout me réussit.” Pourvu que cela dure!…
La Beaujoire affiche complet le samedi 14 avril, pour la venue
de Bastia: Nantes est en route vers le titre et aucun supporter
ne veut manquer les derniers rounds. Le match se joue sous un beau
soleil et le public retrouve avec joie son ancien milieu défensif,
Sébastien Piocelle… Côté pelouse, le match
est serré; les protégés de Denoueix, comme
troublés par la place qu’ils occupent dorénavant,
paraissent très contractés. À l’inverse
les bastiais, n’ayant rien à perdre, semblent plutôt
à l’aise (en particulier le duo André-Née).
C’est pourtant le FCN qui va ouvrir la marque, contre le cours
du jeu. À la 27e, Nantes hérite d’un coup-franc.
Celui-ci est tiré par Monterrubio, qui centre pour Moldovan.
Le gardien Durand tente alors une sortie hasardeuse devant l’international
roumain, se “troue”, et envoie finalement le ballon dans…
ses filets! Immense bévue du portier corse, 1-0 pour Nantes!
Mais curieusement, ce but ne va pas libérer les Canaris,
bien au contraire: ceux-ci, de plus en plus crispés, reculent,
laissant l’initiative aux hommes d’Antonetti qui se montrent
parfois dangereux. Les équipes rejoignent néanmoins
les vestiaires sur ce maigre avantage au score pour Nantes…
À la reprise, les bastiais continuent de jouer leur va-tout.
Et à la 57e, André, bien lancé, file seul vers
les buts de Landreau; Nestor Fabbri est à sa poursuite mais
pris de vitesse, il décide de faucher l’attaquant corse:
penalty! Le libéro argentin du FCNA, logiquement expulsé
par M. Sars, regagne les vestiaires sans broncher (mais blessé!);
les canaris sont désormais réduits à dix. André
s’élance pour se faire justice; Landreau plonge du bon
côté et… arrête le tir! Incroyable! Le capitaine
nantais est décidément imbattable dans ce genre de
duel… Le match se résume ensuite à un “attaque-défense”:
les Jaunes subissent les assauts répétés des
corses qui veulent à tout prix égaliser. Dans les
buts, Landreau multiplie toujours les exploits et les défenseurs
sont héroïques. Le public assiste malgré tout
à l’égalisation corse lorsqu’ André
envoie le cuir au fond du but nantais (90e)! Mais l’arbitre
assistant a vu un hors-jeu et lève (de façon inespérée)
son drapeau! Le but n’est pas validé… Les bastiais
protestent, les esprits s’échauffent, mais le score
reste identique… M. Sars fait jouer le temps additionnel: les
bleus se créent une dernière occasion mais Nicolas
Gillet réussit à dégager le ballon avant qu’il
ne franchisse complètement la ligne! C’était
la dernière frayeur de la soirée: l’homme en
noir libèrent -enfin!- les Canaris et les 35096 spectateurs
de la Beaujoire… mais que ce fut dur! Car force est de reconnaître
que Nantes a eu beaucoup de réussite. Raynald Denoueix: “On
dit qu’il faut parfois des matches comme ça pour être
champion.” Nantes reste donc premier du classement mais Lyon,
à trois points, n’a pas dit son dernier mot. Enfin,
“El Presidente” Fabbri est indisponible pour quinze jours…
La rencontre décalée du dimanche 29 avril s’annonce
particulièrement déterminante pour la course au titre:
Lyon qui s’est imposé in extremis la veille à
Lille, a rejoint le FCNA en tête du classement (l’OL
possède en plus une meilleure différence de buts).
Une victoire nantaise à Troyes est donc impérative
pour tenir l’équipe du président Aulas à
distance. Comment les Canaris, sous pression, vont-ils aborder la
rencontre?… L’équipe de Denoueix paraît concentrée
et appliquée: elle ne lâche rien. Les troyens, qui
ont encore la possibilité de décrocher la Coupe Intertoto,
sont particulièrement déterminés. Mais la défense
nantaise est intraitable, à l’image de Pascal Delhommeau,
impeccable dans chacune de ses interventions. Les Jaunes se créent
aussi quelques bonnes occasions, mais pêchent dans la finition.
Aussi, la première période se solde par un bon 0-0…
La rencontre reste ensuite toujours disputée. Mais à
la 56e, le FCN se procure un corner situé côté
droit des buts gardés par Heurtebis. Ziani le tire; le ballon
est dévié de la tête au second poteau par Nicolas
Savinaud, puis est récupéré par Frédéric
Da Rocha étrangement seul. Celui-ci, prend le temps de bien
contrôler son ballon, et “allume”: la balle file
entre le poteau et le gardien troyen… but! C’est la délivrance
dans le camps nantais! Une fois encore, le FCNA prend l’avantage
sur coup de pied arrêté… Les Jaunes vont s’accrocher
à ce superbe résultat en livrant une fin de match
épique. Malgré les attaques de Djukic, Boutal et Saifi,
dans les dernières minutes, la victoire restera nantaise.
Les Canaris heureux, sentent plus que jamais le titre de Champion
se dessiner et improvisent devant leurs supporters une pirogue folle!
En tout cas ils ont fait montre de courage et de ténacité,
comme en témoigne Nicolas Laspalles: “On a su aller
chercher ces trois points avec les tripes.” Le FC Nantes, seul
leader, reste toujours maître de son destin. Et comme une
bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le soir même, Éric
Carrière et Raynald Denoueix sont élus respectivement
meilleur joueur et meilleur entraîneur de D1…
Pour le dernier match à la Beaujoire (samedi 12 mai), Nantes
accueille Saint-Étienne. En cas de victoire, le FCNA
est Champion de France: cette rencontre apparaît donc comme
celle du sacre. Tous les fans du club jaune et vert veulent être
de la fête; et les billets se sont arrachés depuis
près de trois semaines! Certains malchanceux n’ont d’ailleurs
pas hésité à casser leur tirelire pour se procurer
le précieux sésame au marché noir. L’ambiance
dans le stade est plus que jamais passionnée. Les stéphanois,
dores et déjà condamnés à évoluer
en D2 la saison prochaine, n’ont plus rien à espérer…
Mais les verts ont de l’orgueil et veulent faire honneur à
leurs 1500 supporters venus depuis la Loire; ils disputent ce match
avec beaucoup de sérieux, obligeant les Canaris à
batailler ferme. En particulier, les deux brésiliens Alex
et Aloisio font admirer leur talent et provoquent des sueurs froides
au public nantais. Ce sont néanmoins les Jaunes qui trouvent
le chemin des filets: à la 10e, Marama Vahirua, le “goleador
tahitien”, trompe Alonzo et libère la Beaujoire! 1-0…
Ensuite, les nantais laissent venir et se montrent dangereux essentiellement
sur contres, espérant réaliser le break. Sur l’un
d’entre eux, Vahirua se blesse dans un choc spectaculaire avec
le gardien des verts: il sort, remplacé par Hassan Ahamada
(44e). La mi-temps est sifflée sur ce malheur… Le scénario
reste identique en seconde période: les joueurs de Garcia
essaient d’égaliser, alors que ceux de Denoueix, ne
pensent qu’à conserver leur précieuse avance.
Une fois encore, les supporters nantais souffrent! Et les olas ne
parviennent guère à détendre l’atmosphère…
À vingt minutes de la fin (!), commence alors un curieux
manège derrière les buts de Landreau et d’Alonzo:
les stadiers enlèvent un à un, tous les panneaux publicitaires
afin de préparer un éventuel envahissement du terrain.
Et lors du dernier quart d’heure, le spectacle n’est plus
vraiment sur le terrain, mais bien autour: les supporters de la
tribune Loire sont déjà descendus sur la pelouse et
entourent le but d’Alonzo! Heureusement, les stadiers -légèrement
dépassés- veillent… Les minutes s’égrènent,
elles paraissent interminables! Chaque spectateur a les yeux rivés
sur le panneau d’affichage et attend le coup de sifflet salvateur
de M. Bré… Et lorsque celui-ci arrive, les Canaris,
désireux de se protéger, piquent un sprint rageur
en direction des vestiaires! La pelouse est aussitôt envahie
façon “départ du marathon de New York”!
Image magnifique. Le Football Club de Nantes Atlantique est le CHAMPION
DE FRANCE 2001! Il remporte le plus prestigieux des trophées
pour la huitième fois de son histoire! S’ensuit alors
une énorme fête dans le stade puis dans la ville…
et ce, jusqu’à l’aube! Stéphane Ziani est
heureux comme un gosse: “C’est un rêve de gamin
qui s’est concrétisé ce soir: être champion
avec le FCNA, le club de ma ville, le club qui m’a formé.”
Pour la dernière journée (samedi 19 mai), les nouveaux
champions de France 2001, jouent à Lens. Ils sont
accompagnés dans leur ultime déplacement par près
de 1800 supporters, qui veulent encore savourer un grand moment
de bonheur. Et lorsque les Canaris pénètrent sur la
pelouse du mythique stade Bollaert, ils sont fêtés
comme des héros par les supporters Sang et Or… Même
s’ils sont très touchés par ce vibrant accueil
nordiste, les joueurs de Denoueix n’oublient pas qu’ils
ont une revanche à prendre (défaite au match aller
0-2)! Ils ne prennent donc pas la rencontre à la légère…
Da Rocha, capitaine d’un soir (Landreau est déjà
parti en vacances), montre l’exemple à la 28e: 1-0 pour
le FCNA… En seconde période, c’est Monterrubio
qui double la mise (59e)… Puis Nicolas Savinaud (étincelant):
3-0 (76e). Bref, c’est une véritable démonstration
nantaise à laquelle assiste, stupéfait, le public
lensois. Celui-ci, sans pitié, siffle ses joueurs et acclame
les Jaunes! Heureusement, Colly sauve l’honneur des sang et
Or (88e): 3-1… Le festival nantais n’est pas terminé
pour autant puisque Monterrubio (décidément éblouissant),
porte la marque à 4-1 (90e)! Le FCN confirme ainsi son titre
de meilleur attaque. Raynald Denoueix est fier de ses joueurs: “Nous
avons été dignes de notre titre de champion de France.”
La saison 2000/2001 s’achève donc sur cette belle victoire
des jaunes et verts…
|
