LA LIGUE 1 EST LA

Cette fois nous y sommes. Foin des restrictions liées à l'arithmétique, le FC Nantes, après son succès face à Boulogne, possède une telle avance que les portillons de la montée sont désormais ouverts devant lui. Michel Der Zakarian, qui n'est pourtant pas du genre à vendre la peau d'un ours sans l'avoir abattu, l'a lui-même affirmé : « on peut dire que nous avons un pied et demi, et même un peu plus, en Ligue 1 ». Nantes est sur le quai, il ne reste plus qu'à composter le billet, ce sera peut-être contre Montpellier, vendredi prochain, et en voiture pour de nouvelles aventures.

On aura le temps d'en reparler, sachant que l'intersaison qui s'annonce risque d'être un brin mouvementée et qu'on n'a assurément pas fini de parler de transactions.

BAGAYOKO OUVRE LA MARQUE

En attendant, il ne faut pas bouder son plaisir et donc savourer pleinement une victoire à la fois large et indiscutable, même si à un moment, au coeur de la seconde période, on ne se sentait vraiment plus sûr de rien tant les Boulonnais avaient soudain trouvé la lumière alors que les Canaris ne jouaient plus qu'à tâtons.

Le contraste était d'autant plus évident que Nantes avait largement dominé les débats pendant toute la première période. De plus, il avait eu le bon goût d'afficher son évidente supériorité avec une certaine élégance. On percevait du mouvement dans son football, des automatismes, de l'altruisme aussi, sauf peut-être du côté de Bagayoko. Mais le Malien compensa cette carence en ouvrant joliment le score à la 23è minute. Servi par De Freitas, Ricardo Faty lui adressa alors un bijou de passe en profondeur. Le Malien, résistant à la tentative de retour de Marcq, s'en alla transpercer la garde de Bague.

LE BON EXEMPLE DE DA ROCHA

A cet instant, ce but relevait de la logique la plus élémentaire tant les Nantais, inspirés par l'exemple de Da Rocha, se servaient adroitement du ballon. Leur 4-4-2 était bien en place, les deux défenseurs latéraux, Moullec à droite et Guillon à gauche, se montraient plutôt à leur avantage, mettant le ballon à terre, et le milieu de terrain fonctionnait bien, même si William Vainqueur avait hérité, dans le couloir droit, d'un rôle qui n'est pas celui qu'il préfère. Les relances de Pierre et de Poulard n'étaient pas toutes exemplaires mais enfin, franchement, on a vu bien pire cette saison, ne serait-ce d'ailleurs qu'au match aller à Boulogne où, souvenez-vous, Poulard avait été « mangé » par Thil. Cette fois, Montanier avait laissé son canonier sur le banc et, ma foi, nul, côté nantais, ne songeait à s'en plaindre. « Grégory a beaucoup joué cette saison, il a besoin de souffler », se justifia l'entraîneur boulonnais à l'heure des commentaires.

OCCASIONS RATEES

Son gardien, Florian Bague, était, lui, à l'ouvrage, il s'en sortait d'ailleurs plutôt à son avantage, notamment sur des shoots de De Freitas (10è), Faty (19è), Da Rocha (22è), De Freitas encore (31è). Tous étaient décochés de loin, ce qui dénotait quand même un certain manque d'inspiration dans la phase terminale des offensives de la part de Bagayoko et Djordjevic. Ce dernier a souvent joué le rôle du joker gagnant, il est moins en réussite depuis deux matches. Malheureux à Ajaccio, il le fut encore au moment de reprendre un ballon repoussé par Bague sur un tir de vingt mètres de Bagayoko. La cage était ouverte, le jeune Serbe la manqua et De Freitas, qui avait suivi, eut beau tenter un improbable retourné, ce fut en vain.

On en était alors à la 42è minute et Nantes venait de rater une belle occasion de se mettre définitivement à l'abri. Il faillit s'en mordre les doigts peu après. Juste avant la pause en effet, les Boulonnais mirent enfin le nez à la fenêtre, ils obtinrent un corner sur lequel Poulard faillit marquer contre son camp. Moullec lui sauva la mise en repoussant sur sa ligne..

MOULLEC JOUE LES POMPIERS

Autant la première période du FC Nantes avait été globalement bien maîtisée, autant la seconde s'avéra laborieuse. Elle aurait pourtant pu commencer de la meilleure des manières puisque Perrinelle effectua très vite (49è minute) un tirage du maillot de Bagayoko, en pleine surface, passible donc d'un penalty. Le problème est que l'arbitre, Fredy Fautrel, ne broncha pas, pire : il brandit un carton jaune sous le nez du Malien lorsqu'il s'avisa d'aller protester.

De Freitas décocha ensuite un shoot sous la barre que Bague détourna d'une claquette et peu à peu, presque mystérieusement, sans doute parce qu'ils ne possèdent pas suffisamment de certitudes dans leur jeu, on vit la partie échapper au contrôle des Canaris. Guillaume Moullec se transforma de nouveau en pompier en repoussant un deuxième ballon sur sa ligne (61è). Sur leur lancée, les Nordistes eurent deux autres occasions de se remettre à flots, la première par Psaume qui avait hérité d'un ballon perdu par Vainqueur (69è), le seconde par Puig qui avait profité d'une bévue de Pierre (71è)

OUF, FATY MARQUE

On approchait ainsi du dernier quart d'heure et Nantes nétait plus sûr de rien, surtout pas de préserver son avantage. Der Zakarian avait remplacé Djordjevic par Goussé (66è) puis Da Rocha par Shereni (72è), ce dernier changement ayant conduit De Freitas dans le couloir gauche. C'est de l'ancien Amiénois que vint la libération : il récupéra un ballon qu'il échangea avec Bagayoko et celui-ci, très lucide et collectif sur ce coup là, glissa vers le centre à Faty. Ricardo était bien placé, il ajusta un shoot sur lequel, cette fois, enfin, Bague ne put que déplorer la casse (75è). Boulogne ne se remit pas de cette avarie et Nantes reprit, à son grand soulagement, à celui du public aussi (encore une affluence quelque peu décevante, avec moins de 19.000 spectateurs), la direction des opérations. Dossevi succéda à Bagayoko, poste pour poste, et on ne le vit guère. Du moins jusqu'à la 88è minute où Poulard se livra à un dégagement hasardeux que Goussé reprit de la tête et transforma en passe décisive pour l'ancien Valenciennois. En contre, Dossevi fila « ajuster » Bague et clore, par ce troisième but, une soirée qui se termina dans une ambiance plutôt joyeuse.

B.V., le 15 avril 2008