Touché, pas coulé
: " le bleu à l'âme à Marama " |
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Marama bégaie, ne veux plus pagayer et se fait désirer |
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Marama Vahirua, entré en cours de jeu puis sorti
3 minutes avant la fin du match, dimanche au Stade Vélodrome,
avait manifesté sa colère sur le banc. Les caméras
de Canal+ filmaient la scène. Ouest France, jeudi,
signe 2 papiers sur l'incident et ses conséquences.
Le jeune Tahitien y fait part de sa colère et de son
amertume. Le quotidien ose en clin d'il Chéreau,
" Vahirua, un homme blessé ", titre qui en
dit long mais pas encore profond. Alors une idée germe
: et si le jeune homme dans la bulle, graine prometteuse male
dégrossie, profitait de cette blessure, piqûre
d'orgueil, pour grandir un peu.
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Ne pas être titulaire c'est dur. Entrer en cours de jeu,
c'est court. Vahirua excellait dans cet exercice. La plaisanterie
du joker est terminée. Sortir après être entré
c'est certainement très difficile à vivre. Faut-il
pour autant taper sur une place encore chaude, faut-il autant ignorer
Fodil l'entrant, faut-il montrer ce spectacle un peu futile, faut-il
enfin bien maladroitement s'épancher, pressé, blessé,
en presse sous-titre sûr " homme blessé ".
Comme homme, on s'interroge. Come on Marama, come home, comme môme.
Il ne s'agit pas de renier ce qu'on a aimé. On sait ce
qu'on doit à Vahirua.
Moldovan fait chuuut du doigt, c'est la rage, c'est du bonheur
qui éclate, c'est vengeur aussi. 31 ans, vous doutiez ? Aimez-moi
maintenant. Marama pagaie, c'est le même bonheur, c'est la
même rage. La musique du buteur, c'est cadrer hors de portée.
Entre eux deux, la partition n'est pas tout à fait la même.
Moldovan a compris dans son exil qu'il devait goûter chaque
minute profondément dans les surfaces. Moldovan c'est comme
un sage. Il est sur le banc à l'économie. Ziani c'est
comme un sage aussi, il n'est pas rentré lui, il ne sait
pas non plus de quoi son avenir sera fait. Il sait qu'il y a pire
comme situation. Tous les deux, Viorel et Ziane, viennent consoler
leur si jeune coéquipier, de retour au banc. Cela n'empêche
pas Marama de faire son sang show sous l'il caméra.
" J'ai du caractère ". Tant d'enfants gâtés
en ont, quand on ne les gâte plus.
Loïc Amisse, avance en choix tactique
qui le croit
tout à fait ? Marama, dans une bulle à l'intérieur
de la bulle, avec des échos d'un Figo épaté
qui résonnent encore mais qui glacent maintenant, des images
de petit prince, de grand sauveur, de super technicien. Amisse se
dit : " il va falloir piquer profond : Marama revient donc
sur le banc " , le 19 est brandi.
Le temps où Vahirua réclamait, valeur de manager,
du temps de jeu à Marcos est révolu. Amisse y pense,
il pense aussi : " Marama fait-toi violence, gagne ce duel
pour gagner tous ceux que tu perds où que tu répugnes
à disputer ".
Cette sortie dans les arrêts de jeu, tu le dis : " je
ne l'oublierai jamais ". Espérons que tu en parleras
comme un mal nécessaire, le plus tôt possible. Tu le
sous-entends " un joueur se construit à travers ces
moments ". Fait que ce ne soit pas juste une leçon bien
apprise. La comprendre, l'appliquer
sans mode d'emploi
tu as tout en main, enfin dans les pieds. Et puis la tête
suivra, on ne veut plus en douter. Et on oubliera ces autres sorties
" Je ne peux pas être plus au fond du trou qu'aujourd'hui.
C'est tout autant l'homme que le joueur qui est détruit ".
Ou encore : " J'ai envie de montrer au coach qu'il a eu tort.
A partir d'aujourd'hui, il va voir un autre Marama ". Non décidément,
Marama, oublie la troisième personne, concentre-toi sur toi
!
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