Toulalan en bleu, mais à la place de qui ?
Toulalan remplace Gallas déjà remplacé par Sylvestre… les dépêches et les articles s'enchaînent dans la soirée. Le site Football365 écrit même un article par lequel, sans doute pour maintenir une sélection à 20 joueurs, il affirme que le Lyonnais Clerc perd sa place au profit de Jérémy Toulalan, avant de se rétracter et de préciser que c'est bien un autre Lyonnais, Clément, comme l'indiquait pourtant clairement le site de la FFF, qui a été appelé pour palier la promotion du Canari chez les Espoirs de René Girard.
Toulalan se place
La sélection comporte bien un élément de plus et on ne sait véritablement pas encore ce soir ce qui a réellement motivé cette première sélection tant espérée. Evidemment, Jérémy Toulalan ne s'arrêtera pas à ces considérations. Il quitte Toulon dans la précipitation pour rejoindre Clairefontaine mardi. Il goûte déjà son bonheur de côtoyer Zidane, Henry & co., même si cette sélection ne se transformera pas forcément en temps de jeu sur la pelouse du Stade de France, ni en une place au Mondial. Dans une hiérarchie que sa sélection vient tout de même de bousculer un peu, il arrive encore inéluctablement après Vieira, Makélélé et Diarra. Mais Il sait désormais, au moins l'espace d'une rencontre, qu'il est préféré au Bordelais Mavuba (2 sélections), au Romain Dacourt et surtout au néo-Lyonnais Pedretti. La nouvelle est forcément d'importance quand on sait que l'ex-Sochalien fait banquette cette saison avec l'OL et que le tristement incontournable Jean-Michel Aulas a fait le forcing pour s'attacher les services du Nantais à l'inter-saison.
Des débuts déjà remarquables contre le Bayern
Comme il le confiait après l'annonce de la bonne nouvelle, Jérémy Toulalan a déjà inscrit cette nouvelle date à coté de sa première apparition en pro avec le FC Nantes, à l'occasion du 100ème match des Canaris en Coupe d'Europe, à Munich contre le Bayern, lorsque Angel Marcos avait décidé d'emmener en Bavière une kyrielle de jeunes pousses jaunes et vertes, dont Jérémy est le dernier représentant rescapé à avoir percé. C'était à la mi-mars 2002 et l'entraîneur argentin déclarait déjà : « Le défi sportif du club pour cette fin de saison, c'est de se maintenir en D1, c'est l'objectif qui m'a été fixé, le reste ne m'intéresse pas. », tout en nuançant : « C'est tout de même une rencontre de Ligue des Champions ! Cela constituera une bonne expérience pour les jeunes joueurs, ce genre de match accélère l'apprentissage et le FCNA en a besoin. ». Toulalan ne laissera pas passer sa chance et émerveillera les observateurs que nous fûmes. Déjà, il avait un abattage énorme et on se souvient d'une superbe frappe qu'Oliver Kahn eut toutes les peines du monde à bien capter. Cela commençait bien. Il débutera en L1 le week-end suivant contre Rennes. Toulalan n'a cessé de progresser par la suite, même si on a pu s'inquiéter pour sa solidité physique (saison 2003-2004). Malheureusement pour lui, les Jaunes n'ont pas connu la même pente ascendante, bien au contraire et il n'aura pour l'instant connu que des saisons de galères. Cette sélection prouve pourtant qu'il a fait le bon choix en restant.
Le bon choix de Roussillon
On l'espérait et on a suffisamment mené campagne pour qu'il en soit ainsi, l'ex-joueur de la Saint-Pierre, contrairement à toutes les apparences et notamment une nouvelle saison du FC Nantes sans relief, a fait le bon choix en restant une année de plus dans son club formateur. Rudi Roussillon, comme tout le staff nantais, peut lui aussi se féliciter de cette sélection. Il a su écouter la voix des supporters, celle notamment qui se fit entendre le 28 juin lors de l'assemblée générale qui entérinait sa nomination. Il a su aussi résister aux millions lyonnais, malgré une situation financière catastrophique héritée de son prédécesseur, éminence grise plus grise qu'éminente, nommé par la Socpresse, actionnaire plus prompt à se servir du club qu'à le servir.
Jérémy Toulalan est donc resté à Nantes. Il a lui aussi résisté à temps aux millions en échange d'une place assurée sur le banc. Il a évité la situation connue par Pedretti, à qui Jean-Michel Aulas avait pourtant certainement tenu le même discours : « tu joueras au moins 30 matchs dans la saison ».
Toulalan, 5 ans après Gillet et Landreau
Cette sélection, la première depuis celles de Nicolas Gillet et Mickaël Landreau lors de la Coupe des Confédérations (juin 2001), prouve qu'on peut encore se faire remarquer d'un sélectionneur national, dans un club qui ne fréquente plus que les places du fond, mais qui parvient toujours à sortir bon gré mal gré quelques bons jeunes. A tout point de vu cette sélection est profitable au FC Nantes et à son meilleur joueur, sacré meilleur espoir au terme de la saison 2004/2005.
L'avenir en Jaune de Toulalan dépend de Dassault.
Evidemment, tandis que les premières rumeurs de transfert affleurent dans les parages de La Jonelière, on ne sait pas si Toulalan restera ou non en Jaune la saison prochaine. Rudi Roussillon a beau affirmer vouloir garder son joueur, lequel avoue ne pas avoir fait son choix mais ne pas vouloir revivre la même situation que lors de la dernière inter-saison, tout semble concourir à un départ en juin prochain. Les belles paroles de son Président « nous aurons une grande équipe la saison prochaine » résonnent dans le vide, et ne bernent que les naïfs, tant que Serge Dassault n'aura pas dit ce qu'il compte faire du club. C'est-à-dire s'il veut le vendre ou s'il veut mettre enfin l'argent nécessaire à sa résurrection. Ce qui va évidemment bien au-delà de la couverture du prochain déficit. Sans cela, que le FC Nantes termine 9 ème ou 17 ème , rien n'y fera et Toulalan partira…
Frédéric Porcher, le 28 février 2006.
Jérémy Toulalan en bref :
- Né le 10 septembre 1983 à Nantes.
- 1,84 m ; 77 kg.
- Clubs successifs Nantes (depuis 2001).
- Premier match en L1 : Nantes-Rennes, 23 mars 2002.
- Parcours :
- 2001-2002 : Nantes (L1, 1 m; C1 : 1 m.)
- 2002-2003 : Nantes (L1, 13 m.)
- 2003-2004 : Nantes (L1, 20 m.)
- 2004-2005 : Nantes (L1, 31 m., 1 b.)
- 2005-2006 : Nantes (L1, 21 m.)
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