Allez messieurs, pondez-nous vite un joli démenti. Dites-nous que ça n'est pas vrai, que vous n'êtes pas tombé si bas ! Serge Le Dizet remplacé par René Girard, sélectionneur des Espoirs, après le match de Lille ou de Marseille… Mais qui laisse traîner ce genre de rumeurs ? Dans quel but ? Cela est en tout cas arrivé jusqu'aux oreilles d'Anthony Brulez (FR3) qui en a même profité pour en rajouter une couche « les joueurs ne soutiennent plus Le Dizet, le staff technique vole en éclat ! ». Ben voyons. Alors Girard est-ce un leurre ? ou un simple intérim (Girard l'avait été un mois à Strasbourg) en attendant autre chose ?

Le FC Nantes piste des poètes...
Girard entraîneur d'un club de L1 ! Evidemment, l'OM avait eu la même idée fin mai 2006 pour remplacer Jean Fernandez. Ça ne veut pas dire que ce soit une bonne idée. On serait même tenté de dire « ce que fait l'OM, Nantes ne doit pas le faire ». Certes M. Jean-Luc Gripond est un peu attaché au vieux port, mais tout de même... Cela ne l'avait pas empêché d'aller repêcher Michel Der Zakarian un peu plus à l'Ouest. Les deux hommes, Girard et Der Zakarian, n'ayant pas laissé un souvenir de grands techniciens ou d'enfants de chœur, lorsqu'il étaient encore joueurs.

Sélectionneur et entraîneur ça n'est pas la même chose
Alors René Girard est-il un entraîneur ou tout simplement un sélectionneur. La différence est de taille non ? Et en tant que sélectionneur, Monsieur Girard a une belle échéance, l'Euro en juin 2007, avec ses Espoirs sans Nantais (et pour cause…).

Moins d'expérience en L1 que Serge Le Dizet et en plus ça n'est pas un formateur.
En tant qu'entraîneur ? Six mois au Nimes Olympique (janvier à juin 1992) pour une 15ème place en L1 et une descente en enfer la saison suivante. Ensuite ? Pau en (National 2). Il termine 5ème la première année ce qui permet à Pau de rester au même niveau renommé CFA. La saison suivante il est remercié en décembre. Pau est alors 11ème. Pascal Planque prend la relève et termine premier, synonyme d'accession au National.

Après le temps partiel de Roussillon, le travail intérimaire de René Girard ?
La fin de la courte carrière d'entraîneur de René Girard passe par un mois d'intérim à Strasbourg, en janvier, pour assurer la passation de témoin entre Duguespéroux et Mankowski. Serait-on dans ce même cas de figure ? Nantes cherche-t-il un intérim en disponibilité de la DTN, en attendant de trouver autre chose ? Synergie couvre-t-il le deal ?

Nimes et Bordeaux : l'anti-Nantes !
Quant à la carrière de joueur de René Girard, il a certes connu quelques sélections et quelques titres sous la période Bez à Bordeaux, mais on pourrait qualifier son parcours de « poète parmi les poètes ». Il est vrai que le Nimes Olympique et les Girondins de Bordeaux ont toujours eu une tradition de beau jeu…

Joueur il traita Suaudeau de nabot.
Pour la petite histoire, René Girard était une des vedettes des affrontements entre Nantes et Bordeaux dans les années 80. Son attitude laissait même penser à certains observateurs, qu'il était le "casseur" attitré des Girondins. Ce rôle de cerbère s'appliquant à empêcher son adversaire de jouer par n'importe quel moyen, lui valut même plusieurs démélés avec les Canaris, notamment avec Jean-Claude Suaudeau lui-même. L'histoire raconte même, qu'en une occasion, René Girard avait tellement dépassé les bornes que les insultes volèrent : Girard traita Suaudeau de nabot. Après la dernière sortie de Dassault, on en est décidément plus à une insulte près à la légende des Canaris... Et pourtant, il se dit dans le milieu des entraîneurs que René Girard est un "type gentil", mais sans aucune personnalité... Nos dirigeants cherchent-ils un entraîneur corvéable à merci ? Quel cauchemar ! Appelez-moi le directeur du Marketing, il fait n'importe quoi...

Attention Messieurs Roussillon et Gripond, Girard est un subversif !
Mais pour le clin d'œil, René Girard, très attaché au Nimes Olympique et à son identité, disait ceci à propos du club de son cœur : «  Pendant des années, ce fut la fuite en avant. En 1986, je me souviens que sont arrivés à l'intersaison douze joueurs et un entraîneur alors que ce club était synonyme de coeur, de racines. La formation, les valeurs ont été bafouées. Aujourd'hui, on ressasse comme des vieux cons : « Il y a de bons jeunes dans le département, il y a un public, un stade... » Mais qu'est-ce qu'on attend ? Il faut bâtir un projet sportif. Nîmes doit reconquérir une crédibilité par le travail, une identité et, surtout, la stabilité. Pendant des années, le club a éclaté en mille morceaux. Aujourd'hui, il faut aussi un consensus, donc se parler franchement, retrouver enfin un fil conducteur. » (4 mai, L'Humanité)

Le tour de table en or
La solution est pourtant toute simple. Le FC Nantes a un actionnaire richissime. Il serait si facile de lui faire dire « s'ils sont bons et on me dit qu'ils sont bons, embauchons-les, et ça pourrait ne plus m'être tout à fait égal… surtout si vous gagnez des matchs et moi de l'argent ». Alors Messieurs Roussillon et Gripond, quand vous déciderez-vous à vous mettre autour d'une table avec de vrais techniciens et de vrais amoureux du club ? Allez donc voir Messieurs Suaudeau et Denoueix, vous avez de la chance ils sont libres. Emmenez avec vous Serge Le Dizet, Georges Eo et Laurent Guyot. Ecoutez. Apprenez un peu… Il suffit de les convaincre en jouant cartes sur table. Ces gens là savent ce qu'il faut faire. Ces gens là savent ce qui est bien pour Nantes. Et vous tirerez tout bénéfice de cette journée historique. Elle est pas belle la vie ?

BV, le 4 septembre 2006