Lors de sa conférence d'avant match, Georges Eo a évoqué les récentes performances et l'avenir de Nordin Boukhari et Dennis Oliech. Georges Eo avoue apprécier la « qualité de pied » du Marocain. Au sujet du jeune Kenyan, auteur d'un centre décisif samedi dernier, il ne cache pas l'importance de son entrée en jeu face à Nice. Julio Rossi mis au repos, Wilhelmsson parti, Da Rocha peu en vue le week-end dernier, autant de circonstances favorables pour un retour en grâce de deux joueurs peu titularisés depuis plusieurs mois. Entrés en cours de jeu le week-end dernier, seront-ils pour autant tous les deux dans le onze de départ au stade de la Licorne ? Réponse demain soir…

Nourdin Boukhari : s'en passer ou pas ?
On le croyait sur le départ pour les mêmes raisons que Christian Wilhelmsson : un gros salaire et une incapacité à s'imposer en tant que titulaire. Pourtant, à la faveur de sa bonne entrée en jeu contre Nice et des récentes déclarations de Georges Eo, il semble que Nourdin Boukhari soit à nouveau susceptible de postuler à une place de titulaire. Le coach nantais s'interroge encore. Le débat est bien connu : Boukhari a un superbe pied gauche, il peut marquer, il peut délivrer des passes décisives. Mais pour le reste, il traîne encore une insuffisance chronique dans les duels. Sa capacité à conserver le ballon est déficiente. Il est lent et parfois dangereux pour ses couleurs. Pourtant, comment se passer d'un joueur qui a prouvé qu'il pouvait, plus que d'autres, être décisif ?

En début de saison, Serge Le Dizet avait opté pour un poste de neuf et demi puisque l'international marocain n'avait manifestement pas le profil attendu : un joueur de débordement à gauche. Face à Nice, Boukhari a joué plus bas que dans le système Le Dizet. Une position légèrement plus reculée qui permet de se trouver plus souvent face au jeu, avec une plus grande latitute pour la prise de décision. Il est aussi qu'il est entré en jeu dans une situation plus favorable puisque Nantes dominait et attaquait enfin sans retenue. Boukhari eut dès lors moins de taches défensives à effectuer.

Le coach nantais avoue ne pas vouloir changer d'organisation maintenant «  dans notre situation, ce serait l'assurance de se planter  ». Il n'y a donc bel et bien qu'une place ouverte pour Boukhari : en soutien d'un unique attaquant, en l'occurrence Pieroni. Reste peut-être pour le technicien nantais, qui ne l'a pas titularisé une seul fois depuis sa prise de fonction, à mieux définir le rayon d'action du Marocain, lequel devra prouver qu'il est susceptible de progresser sur ses points faibles. Car la balance a penché du mauvais côté pour le Marocain lors de cette première moitié de saison. Pourtant, il se pourrait bien que Nourdin Boukhari saisisse cette fois sa chance dans un rôle d'outsider pour enfin inverser la tendance.

Dennis Oliech une nouvelle solution à droite ?
Depuis que Georges Eo dirige le groupe professionnel (15 rencontres), il a retenu Dennis Oliech à 10 reprises pour trois titularisations et quatre entrées en cours de jeu. Le Kenyan a l'avantage de ne jamais être blessé et de marquer buts sur buts quand il évolue en CFA, ce qui lui a garanti jusqu'alors de ne jamais être durablement écarté. Après un triplé avec la réserve, il fut titularisé dans l'axe à Toulouse contre lequel il marqua enfin son premier but de la saison.

Bien qu'on pouvait lui prêter certaines prédispositions, sa vitesse en particulier, pour évoluer dans le couloir droit, sa piteuse prestation à ce poste face au Paris SG (remplacé à la mi-temps) semblait enterrer définitivement cette possibilité. Georges Eo déclara d'ailleurs à l'issue de cette rencontre : «  je pensais que ça pouvait fonctionner, je me suis planté  ». C'est pourtant dans le couloir droit qu'Oliech est entré en jeu face à Nice. Il a débordé et centré dès qu'il le pouvait, avec le bonheur que l'on sait à sa dernière tentative. Le Kenyan a « dynamité » son couloir, si bien que son coach semble penser pouvoir renouveler l'expérience.

Oliech a certes des manques techniques mais il ne rechigne jamais à rattraper ses bourdes. Endurant, il jouit aussi d'une condition physique irréprochable. Le coté droit réclame par ailleurs une base et une intelligence tactique qu'il semble acquérir petit à petit. Cette opportunité permettrait aux dirigeants nantais de ne plus se poser le problème de la succession de Wilhelmsson, quoique le Suèdois ne se soit jamais affirmé comme un titulaire indiscutable sur l'aile droite pas plus que Da Rocha ou Norbert qui ont des prédispositions à mieux défendre. Oliech va-t-il par conséquent troquer son rôle de joker pour celui de titulaire polyvalent et faire à nouveau se lever la Beaujoire, comme ce fut le cas en de rares occasions la saison dernière ?

Capoue et Keserü sur la touche
Aurélien Capoue et Claudiu Keserû sont pour l'instant les deux oubliés de ce début d'année. Le premier, souvent blessé, s'est mué de remplaçant à indésirable. Mais il a déjà rebondi par le passé dans des circonstances semblables pour ensuite montrer qu'il pouvait bien tenir son rôle sur le coté gauche. Depuis le mois d'août, il ne s'est jamais montré à son avantage et, surtout, Dimitri Payet a véritablement explosé à gauche. On supposait dès lors que Capoue serait une nouvelle fois gentiment convié à trouver un autre club lors du mercato, d'autant qu'il venait de demander du « temps de jeu », quand bien même il est mal venu pour un joueur d'attirer l'attention sur ses aspirations personnelles quand son club lutte pour le maintien. Blessé actuellement, il semble se diriger vers un avenir à la M'Hadhbi, à moins qu'un club veuille bien le recruter malgré son indisponibilité de trois semaines.

Claudiu Keserû a récemment déclaré qu'il laissait une petite ouverture pour un éventuel transfert (ou prêt). Une déclaration qui a semblé faire sourire (jaune) Georges Eo… Depuis, le jeune roumain n'est plus dans le groupe, alors qu'il avait montré de réels progrès lors de ses trois titularisations successives. L'arrivée de Luigi Pieroni signifiait inéluctablement la mise à l'écart d'un des cinq attaquants. Depuis Toulouse, Keserü est le seul avant-centre nantais à ne pas avoir marqué. Il reste donc en marge des groupes retenus par Georges Eo. Contrairement à Capoue, Keserü semble pourtant garder la confiance de son coach, car il reste un jeune joueur talentueux aimanté par le but adverse.

Leurs matchs sous la direction de Georges Eo :