Avant de commencer à vous dire ce que nous pensons des derniers évènements
qui viennent de secouer La Jonelière pour sa dernière
saison en L1 après 44 saisons de bons et loyaux services,
nous voudrions juste naïvement nous étonner
encore un peu.
Pas si étonnant
Non la nomination de Der Zakarian et Japhet N’Doram
ne nous étonnent pas ou plus. Ces deux là
sont tant redevables ou tant « faire valoir »,
qu’ils ne gêneront personne. Ils obéiront,
ils ont d’ailleurs déjà commencé
dès leur première conférence de presse.
Ainsi, ils apprirent de la bouche d’un journaliste
présent qu’ils représentaient tous deux
une solution de rupture. Eh oui leur président ne
leur en avait pas encore parlé. Après un blanc
et une moue dubitative en pull-over rose, nos deux entraîneurs
guère entraînant donnèrent leur change
au parterre journalistique. Pragmatiques, ils nous servirent
alors un discours plus technique basé sur des détails
(Le Dizet et Eo, en leur temps..., parlaient aussi de ces
fameux détails) et Japhet N’Doram, pensant
sans doute que la rupture n’était pas suffisamment
mise en relief, fit allusion à des joueurs qui n’auraient
pas rendu la confiance placée en eux… laissant
planer ainsi sur certains la « sanction de rupture
»…
Laisser aller, laisser faire
Non ce qui nous étonne plus, c’est que des
salariés qui s’apprêtent à perdre
leur emploi dans quelques mois, on ne parle pas de ceux
qui reçoivent de grosses payes là, continuent
de bosser tranquillement… quoiqu’on les imagine
tremblotants un peu tout de même, de peurs ou de rancoeurs
contenues.
Malgré cela, il n’y aura pas de défiance
envers une direction incapable et qui les mène tout
droit à l’ANPE du coin. En attendant, ils pourraient
éventuellement occuper les locaux, faire grève,
séquestrer leur patron, lancer quelques lettres de
corbeau, des fuites mettant en cause certains agissements,
prendre contact avec des associations de supporters pour
mener ensemble des actions communes, …
Non. On ne les entend pas. Et le FC Nantes va couler ses
derniers mauvais jours tranquillement, sans « soubresauts
sociaux » et ce jusqu’aux licenciements économiques.
Une attitude à l’image de cette région
où il est de bon ton de ne rien dire, de ne pas faire
de vague et de se complaire dans l’inertie fut-elle
un tourbillon vers l’abîme. Chacun attend que
l’autre aille au feu… A l’image de cette
ville de Nantes, verte et grise, pas jaune, pas rose et
décrite ainsi par certains de ses résidents
célèbres… mais qui n’y restèrent
surtout pas.
On vous l’accorde cet étonnement feint est
à la fois sévère, injuste et facile,
à moins que nous rêvions éveillés.
Nous nous savons lus de tous. Excusez-nous d’en profiter.
Ces piteux joueurs…
Les joueurs sont d’autres employés. Evidemment
ils ne craignent pas de perdre leur emploi. Ils sont de
passage pour la plupart et le but est bien souvent de gagner
plus à chaque étape.
Il fut un temps pourtant où d’autres joueurs
(on ne peut pas parler de leurs aînés puisqu’il
n’y a plus de filiation possible) investissaient le
bureau d’un président pour le contraindre à
ne pas limoger José Arribas. Mais non, le joueur
des années 2000, Landreau excepté, ne se révolte
pas. Il ne dit rien sur l’injustice. Il se dit juste
responsable de la situation (manquerait plus qu’il
ne le soit pas…). Certains laissent à penser
que le changement sera salutaire (comme les précédents
?), d’autres (merci Norbert) ont tout de même
un mot pour le nouveau partant : Georges Eo.
Les joueurs subissent les évènements sans
broncher et leur président voudrait pourtant qu’ils
se révoltent sur le terrain lors des 14 prochaines
dernières journées…
Barthez successeur à sa manière
Il est vrai que l’un d’entre eux se nomme Fabien
Barthez et qu’il n’avait pas manqué de
fustiger Mickaël Landreau pour s’être révolté
contre son Président. Ça ne se fait pas disait-il
alors… Ah bon ? Bienvenue au FC Nantes Atlantique
Fabien ! Il ne manquera pas de remarquer que le Gripond
est toujours dans la place et que le FC Nantes coule irrémédiablement,
car il est déjà sous-marin jaune zigzagant
au gré des coups de barre contraires de sa présidence
bicéphale.
La L2 au bout du chemin, ou pire encore…
Et le dernier coup de barre en date mène droit en
L2. Qu’y aura-t-il au bout de ce chemin de 44 années
? la L2 au mieux? Le National ? un dépôt de
bilan ? Assurément quelques départs la queue
basse mais avec des poches bien remplies. On n’a pas
fini d’en lire sur le sujet et d’en refaire
l’histoire. Il est déjà assez savoureux
d’entendre certains journalistes parisiens en parler
(« On refait le match », il y a vraiment des
claques qui se perdent…. Ah Olivier Rey… on
s’en ferait bien un punching ball du mauvais acteur
devenu mauvais journaliste puis patron de petite presse
à fréquentations douteuses. Gerbant)
Eo a l’expérience du maintien, Der
Zakarian l’expérience de la CFA.
Nantes a beau être un club rompu aux joutes du maintien,
on ne le voit vraiment pas capable de s’en sortir.
Déjà il fallait gagner contre Valenciennes.
Ce qui signifie qu’avec ou sans Eo, après cette
défaite, c’était déjà
mal embarqué. Pourtant Eo avait déjà
participé à quelques opérations maintien.
A toutes même. Avec Denoueix, avec Marcos et avec
Le Dizet. Bref s’il ne fut pas maître d’œuvre,
il a vu de près, un pas derrière le titulaire
du poste, comment on faisait pour se sauver. Il avait la
méthode, le schéma directeur, il lui restait
à l’appliquer et à éviter de
commettre l’erreur de Valenciennes : croire que son
équipe allait savoir rejouer ensemble comme elle
le fit contre l’OM, sans qu’on comprenne quelle
mouche l’avait piquée. Mais ici, sur ce site,
on lui pardonne, c’était la bonne voie, ça
n’était peut-être plus le bon moment…
Donc notre Roussillon a décidé de débarquer
Eo tout en le conservant eu égard à leur amitié
de 30 ans qui tranche avec le « on s’était
perdu de vu » de Georges lorsqu’il fut nommé
entraîneur par son ex-coéquipier… Il
n’a pas honte notre Roussillon. La majorité
des supporters étant évidemment très
bête n’est-ce pas, tout est bon pour inciter
la larme à l’œil… après le
« j’ai grandi à coté de Saupin
». Saupin disparaît d’ailleurs au moment
où Nantes descend. Bref notre Roussillon plein d’une
émotion apprise et récitée, a décidé
de nommer un entraîneur de DH-CFA. Un choix d’avenir
sans doute… Il est vrai que Der Zakarian bénéficie
d’une image de fort en gueule (Eo aussi pourtant,
même si avec l’âge il a appris, non sans
raison, la distanciation et la sagesse) et d’un sacré
tacleur… Pour le coup on doute que Roussillon ait
apprécié le choix du pull. Il est vrai que
Der Zakarian a appris la nouvelle de sa promotion chez lui
au téléphone à 13 heures. Il ne savait
pas avant la conférence de presse qu’il aurait
le rôle du méchant qui va faire dans la rupture…
Der Zakarian leur doit tout
Michel Der Zakarian doit tout à Jean-Luc Gripond
et Rudi Roussillon. Le premier est allé le chercher
à Montpellier. On se demande bien pourquoi il lui
a tapé dans l’œil ? Son côté
Nantais dur à cuir peut-être… Le second
l’a promu du loft au poste d’entraîneur
adjoint puis à celui de demi-entraîneur. En
voilà donc un qui ne fera pas de vague et qui écoutera
poliment les conseils technico-tactiques de ses présidents.
On doute qu’il ait le dernier mot et on ne sait même
pas si ce sera si important… On s’en fout presque…
Japhet faire valoir depuis le début
Reste le cas Japhet N’Doram. Lui n’a pas le
diplôme. En fait Rudi Roussillon, jamais avare d’idées
saugrenues et se disant que la première arrivée
du sorcier avait déjà apaisé les mœurs
passablement énervées des supporters, nous
fait un bis-repetita. Der Zakarian tout seul, ça
ne passait pas. Der Zakarian avec Japhet, ça a déjà
plus de gueule et, malgré quelques recrues revendiquées,
le Tchadien passe encore bien auprès des supporters.
Ensuite le Président vous enrobe ça dans une
sauce technico-tactique, untel fera ci untel fera ça,
et le tour est joué. Les gogos vont encore tomber
dans le panneau... Il n’est même pas utile de
commenter le coté saugrenu de cette association improbable
tant cette nomination participe davantage de l’urgence
et de l’abandon, avec en marge l'économie,
le maître mot, d'un adjoint entraîneur diplomé.
Ne comptez donc pas non plus sur Japhet pour s’opposer
aux choix d’équipe de ses patrons. Il a déjà
servi de faire-valoir servile à Jean-Luc Gripond
en matière de recrutement, il le fera bien pour ce
qui concerne l’équipe première. Car
ne vous imaginez tout de même pas, bien qu’il
s’en défende, que c’est N’Doram
tout seul qui a eu l’idée de pêcher Boukhari,
Stojkovic, Wilhelmsson, Adriano, Barthez, Pieroni et Zairi…
Non non vous n’y êtes pas. Nous avons beaucoup
de tendresse pour Japhet. Le mieux est qu’il se sorte
rapidement de ce guêpier car non contents de couler
un club de légende, Rudi Roussillon et Jean-Luc Gripond,
sabotent l’aura d’un joueur de légende.
F.P. le 14 février 2007 |