On ne l'attendait plus… Il semble enfin que les Ex-Canaris aient décidé de bouger… Cette lettre ouverte de Jean-René Toumelin arrive aujourd'hui en écho aux différentes interviews (Suaudeau, Denoueix) où apparaissaient, entre les lignes, quelques critiques à l'égard de la direction actuelle du FCNA. Suaudeau avait même regretté que les supporters ne se soient pas davantage manifestés pour la sauvegarde du patrimoine auquel ils étaient attachés. Certains y verront un éternel débat entre les Anciens (les titres et le jeu) et les Nouveaux (les entraîneurs virés et la descente en point de mire). Pour que cette initiative de Jean-René Toumelin cautionnée par Suaudeau, Budzynski et Denoueix ne reste pas « lettre morte » , il faudra, si Dassault et Roussillon sont prêts à lâcher enfin le morceau, qu'un projet de reprise « de renaissance » intègre tout ce qui y est écrit.

« Le FCNA de la permanence à la rupture »

De la conquête de l'Ouest à la légende du foot
«  Il était une fois dans l'Ouest  ». Quelle belle histoire que celle de ce club bastion du football français. Club le plus titré depuis quarante ans, attaché à une certaine image du jeu. Ici le ballon ne tourne pas tout à fait comme ailleurs, il paraît plus rond que chez les autres. Club original, il faut le découvrir, accepter sa culture, qui n'est rien d'autre qu'un dogme technique, tactique, idéologique.

La permanence de la culture du jeu
«  Le Jeu à la nantaise existe vraiment… nous l'avons rencontré  » se sont souvent exclamés les adversaires des Canaris.

Le FC Nantes occupe aujourd'hui une place originale dans le paysage du football français. Apôtre du mouvement, de la technique, de l'intelligence de jeu basée sur l'instinct et l'improvisation, ce club ne peut qu'emballer les amoureux du football. Le Jeu nantais a évolué au fil des années mais l'état d'esprit et l'approche n'ont pas changé. Et l'histoire continue…

Combien de fois a-t-on critiqué cet esprit de famille FC Nantes ? « Une secte » disaient même les jaloux. Mais cet état d'esprit a bien souvent permis au club de traverser les moments difficiles. Cette histoire et ce passé sont la grande chance du FC Nantes mais comme le disait mon ami Michel Tronson, à l'époque directeur de l'école du FC Nantes : «  Le passé n'a d'intérêt que s'il est le ferment du présent pour préparer l'avenir.  »

Ces paroles ont été dites par Jean René Tourmelin, président des « ex-Canaris » fin 2004 en assemblée générale de cette association. Aujourd'hui ces paroles ont-elles encore un sens ?

De la permanence à la rupture
Le métier d'entraîneur a beau être devenu ce qu'il est aujourd'hui, on accepte mal, surtout nous Nantais, de voir virer aussi facilement des hommes dans l'exercice de leur profession. Aujourd'hui malheureusement le FC Nantes emploie les mêmes méthodes.

En 35 ans le FC Nantes avait employé 5 entraîneurs : Arribas – Vincent – Suaudeau – Blazevic – Denoueix. Depuis 2001, 7 entraîneurs se sont succédés : Denoueix – Marcos – Amisse – Le Dizet – Eo – Der Zakarian – N'Doram. Sans commentaire !!!

Et demain !
Aujourd'hui nous, les ex-Canaris, avons l'outrecuidance de penser que nous sommes les garants de ces valeurs qui ont fait que le FC Nantes faisait rouler le ballon mieux que chez les autres.

Nous pensons à tous ces joueurs qui depuis les années 1963-64 ont mis ce club sur les rails de la D1 et aux générations suivantes qui ont su le maintenir en écrivant les plus belles pages du football français. Messieurs les dirigeants actuels l'heure est grave, des décisions doivent être prises avant de connaître une épouvantable descente en Ligue 2. Nous ne voulons pas vivre que des regrets en évoquant ce jeu que nous défendons depuis si longtemps maintenant, à condition que lui-même respecte certaines règles, certaines valeurs.

Jean-René Tourmelin (Président de l'association des ex-Canaris)