Entre le match amical de vendredi, la qualification des 18 ans en Gambardella, les blessés et les absents pour cause de sélection, c'est une équipe B pour le moins expérimentale qui s'est inclinée dimanche face à l'avant dernier l'US Saint-Georges-les-Ancizes. Sans attaquant de pointe valide, le FC Nantes, perdu tactiquement, a réalisé une première période sans relief, avec deux buts encaissés coup sur coup. Une avance inespérée pour les joueurs de Dominique Morabito qui s'étaient déplacés avant tout pour défendre. Les Jaunes eurent le mérite de revenir avec de meilleures intentions après la pause. Un joli but de Bouyer leur permettait même d'entretenir l'espoir face à des Auvergnats rugueux, arc-boutés en défense et toujours dangereux en contre. Le FC Nantes descend de la 5 ème à la 8 ème place tandis que Saint-Georges gagne une place et recolle au premier relégable Balma.

Stéphane Moreau à Madagascar
Voilà certainement un match que les Nantais auraient souhaité disputer dans d'autres circonstances, voire ne pas jouer du tout... Nous l'avions dit : aligner une équipe valide et valable relevait du casse-tête (flash du 22 mars). Pour ne rien arranger Stéphane Moreau, l'entraîneur de la réserve, était lui-même absent puisqu'en déplacement à Madagascar pour assister à la défaite des Malgaches contre la Côte d'Ivoire (0-3) à Antananarivo, afin de suivre le jeune Faneva Ima Andriatsima à l'essai à La Jonelière il y a peu. Il aura aussi eu l'occasion de voir évoluer Gilles Yapi, à nouveau titulaire avec sa sélection et auteur d'une passe décisive.

La misère devant, la timidité au milieu…
C'est donc Laurent Guyot, à peine de retour de Calais où les 18 ans ont obtenu leur billet pour les quarts de finale de la Coupe Gambardella, qui « drivait » une réserve expérimentale et privée d'attaquants de pointe. Cavaniol blessé, ainsi sans doute que Kitumba, Sio et Novic avec les 18 ans, Laurent Guyot n'avait pas pu bénéficier de l'aide de Luigi Pieroni ou Julio Rossi, alors que Dimitrijevic, Diop et Zairi, qui avaient eux aussi joué vendredi en amical face à Tours, étaient conviés à disputer leur deuxième rencontre en deux jours. Ils furent d'ailleurs les trois attaquants de la rencontre, se partageant maladroitement le rôle d'avant-centre en première période. Difficile dans ces conditions de trouver de la profondeur ou de la présence dans la surface. Quand en plus les trois milieux, Bouyer, Kasri et Fernandes manquent d'emprise sur le jeu, on ne s'étonna pas de la « bouille de jeu » à laquelle on assista en première période.

… et le n'importe quoi derrière.
Sans compter que derrière, la défense centrale était elle aussi inédite et de composition, avec Chemin libéro (il l'avait déjà été une fois la saison dernière) et Morfaw stoppeur ! Le couloir gauche était confié à Mété, habituel défenseur central droitier… comme un parfum de punition pour un joueur pas très heureux de ne pouvoir jouer à son réel poste. Ce qui a fonctionné pour Das Neves n'est peut-être pas adapté à Mété… Doit-on s'évertuer à déplacer un joueur contre son gré sous prétexte que, plus haut, les places ne se libèreront que sur les cotés ? Est-ce cela la « post-formation » ? Au final Alexandre Salep, latéral droit et un des rares à jouer à son poste, sera le seul à émerger de cette très faible première période.

Deux matchs en deux jours pour Dimitrijevic et Zaïri.
Hormis ce choix de défense discutable, on ne jettera évidemment pas la pierre à Laurent Guyot. Ce n'est assurément pas de sa faute si Michel Der Zakarian ne lui a concédé que trois joueurs sur lesquels le tandem de l'équipe première ne compte manifestement plus. Ce qui concernant Milos Dimitrijevic est pour le moins injuste pour ne pas dire scandaleux… On sait aussi que le pauvre Zaïri a besoin de temps de jeu. Un temps qu'il gaspille car il n'est manifestement plus le joueur déroutant qu'il fut parfois à Sochaux… Encore une belle idée des recruteurs qui ont préféré Zaïri à Obraniak comme ils avaient préféré Wilhelmsson à Ziani. Deux erreurs très coûteuses. Le coach de circonstance, pour faire le nombre sur le banc, a dû aussi appeler des joueurs qui n'avaient trouvé place ni en Gambardella, ni chez les 16 ans victorieux un peu plus tôt de Châteauroux (3-0) sur un des terrains de La Jonelière.

Saint-Georges revient de loin
L'entraîneur de Saint-Georges Dominique Morabito, feignait après match de connaître les soucis d'effectifs des Nantais. Des problèmes de « riches » il est vrai pour l'ex-joueur de l'OGC Nice, lequel avait dû renoncer à de réelles séances d'entraînement depuis six semaines en raison de la neige abondante sur Saint-Georges-de-Mons. Six comme le nombre de défaites qui avait vu sombrer sa formation à l'avant-dernière place du groupe C. Pire le club, alors en CFA 2, qui s'était illustré en coupe de France en accédant aux 8èmes de finale (victoire contre Sochaux-L1) lors de la saison 1998-1999, n'avait plus marqué un seul but depuis 7 rencontres. Il restait toutefois sur un match nul probant à domicile face à Bayonne (0-0) dauphin du leader incontesté Rodez que Saint-Georges avait battu en décembre. Seules deux autres équipes du groupe ont à ce jour réussit cet exploit.

Alors évidemment Dominique Morabito était aux anges à la mi-temps. Ces deux attaquants avaient marqué et plié le match en deux minutes ! L'exploit du match aller (victoire de Saint-Georges 3-1) était en bonne voie. Et le moins qu'on puisse dire est que l'ex-Niçois ne s'y attendait pas : «  nous étions venu pour défendre, réduire les espaces et tenir le plus longtemps possible face à une équipe renforcée et avec un fort potentiel offensif. Après la pause, nous avons été encore plus regroupés et même si Nantes aurait mérité d'égaliser, nous nous sommes encore procurés de belles situations de contre. Nous revenons à un point de Balma chez qui Nantes venait de l'emporter et pour nous c'est un espoir de redresser la situation. Les objectifs des deux formations n'étaient évidemment pas les mêmes. Pour nous c'est le maintien et c'est sans doute ce qui nous a fait l'emporter  ».

Laissaoui et Guillaume : deux buts en deux minutes
C'est effectivement en deux minutes, au milieu de ce que Laurent Guyot qualifiera «  d'un quart d'heure d'égarement pour une équipe qui n'avait pas les éléments au milieu pour produire du jeu, mais qui a su se reprendre après la pause et montrer une réelle volonté de revenir au score  », que les Canaris perdirent cette rencontre. Jusque là, les Nantais n'avaient rien produit de bon, si ce n'est une frappe de Bouyer (18'). Ce fut donc sur un mouvement amorcé coté droit que Saint Georges trouva la faille une première fois. Le capitaine Laurent Guillaume adressa un centre puissant que Chemin ne pu couper au premier poteau ce qui permit à Zouhayr Laissaoui de reprendre et tromper N'Dy Assembe (36'). Deux minutes plus tard, l'axe centrale nantais montra à nouveau son inexpérience quand le meilleur buteur ardéchois, Guillaume, reçut dans le dos de la défense une offrande qu'il transforma en but face au portier des Jaunes (38').

Zairi sort, Nantes joue mieux et Bouyer marque
A la pause, Laurent Guyot décida de sortir Zaïri pour le remplacer par Lang. Choix tactique ou consigne d'avant match, la formation nantaise retrouvait en tout cas un peu plus de cohésion, tant les permutations mal improvisées des trois attaquants qui n'en sont pas avaient semé davantage le trouble chez les Canaris que dans la défense adverse. Lang restait collé à droite, Fernandes jouait plus haut et Dimitrijevic décrochait ou écartait davantage à gauche. Et si Saint Georges bénéficiait des deux premières occasions sauvées par N'Dy Assembe, ce sont les Nantais qui, sur un premier très beau mouvement collectif, parvenaient à revenir au score. Le très remuant et affûté Salep servait Dimitrijevic à gauche, lequel dribblait trois joueurs en se recentrant avant de servir Bouyer à 20 mètres du but adverse dans l'axe. Le gaucher oubliait son pied de prédilection et plaçait une frappe rasante du droit que Charmetton ne parvenait pas à détourner (63').

Une attaque-défense sans occasion. Morfaw expulsé.
Même si Nantes poussait, si Chemin se portait résolument aux avant-postes, si Mété voulait jouer partout sauf latéral gauche et si la rencontre tournait à une attaque-défense, les Nantais pénétraient rarement dans la surface adverse et seules deux frappes lointaines de Dimitrijevic (67') et Fernandes (78') auraient pu inquiéter Charmetton si elles avaient été cadrées… Nantes n'eut finalement qu'une seule réelle occasion, mais le centre au cordeau de Steven Lang ne trouva pas « repreneur » (75'). Les Canaris en étaient réduits à « balancer » devant, à l'image de Morfaw qui se troua sur une relance, puis couvrit l'attaquant adverse avant de lui faire une prise de judo au niveau de la taille en position de dernier défenseur. Le jeune défenseur, habituellement latéral gauche, déjà averti fut naturellement expulsé, ce qui lui fera raté au moins un match et n'augure rien de bon pour son avenir en jaune…

Frédéric Porcher, le 26 mars 2007 (Photos El Marlino)