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Ils ont tout détruit

Nantes / Auxerre (2-1) - Résumé, le 2 juin 2009

 

Le FC Nantes redescend en Ligue 2. La situation est encore plus grave qu'il y a deux ans, cette fois le club est cassé, vidé de ses forces vives, privé de ses derniers formateurs et il aura sans doute du mal à s'en remettre. Aujourd'hui c'est la descente mais demain est devenu terriblement incertain. Et pendant ce temps là, Waldemar a lancé la campagne d'abonnements... (B.V.)

(© 2009) (http://www.fcnantais.com/articles/090530NantesAuxerreResume.php)

Après la Ligue 2, le dépôt de bilan ?

Ils ont détruit le FC Nantes. En toute impunité!
Soyons justes : lorsqu'ils sont arrivés, le club allait déjà mal, les murs vacillaient. Mais ils se sont installés sur le siège de leurs bulldozers, ils ont enclenché la marche avant et ils ont poursuivi l'horrible besogne de démolition. Ils ont tout cassé. Il ne reste plus qu'un champ de ruines et il n'est pas sûr que le football, ici, s'en relèvera. Du moins avant longtemps. Aujourd'hui est sombre, demain sera peut-être encore plus noir. Si c'est possible. Parmi les édifiantes banderoles qui se sont dressées samedi soir dans les tribunes de la Beaujoire, l'une d'elles posait une question : «après la Ligue 2, le dépôt de bilan ? » Qui connaît la réponse ?

Ils veulent continuer de la même façon

Le pire est qu'ils continuent de raisonner comme s'ils possédaient la science infuse. « On a commis des erreurs », reconnaissent-ils du bout des lèvres mais la seule leçon qu'ils en tirent est : « on va continuer ». Pour faire mieux ? C'est à dire pire, évidemment.

Car, c'est clair, ils ne changeront rien en ce qui concerne leur philosophie. Ils vont même s'arranger pour chasser les derniers rescapés de ce qu'a été le FC Nantes.

Et ils veulent qu'on les laisse agir tranquillement, alors qu'ils ne se remettent même pas en cause, qu'ils pérorent, assurant qu'ils sont sur la bonne voie, alors que tout prouve le contraire, qu'ils font de leur mieux (sic) et que ceux qui osent émettre des critiques ont tort.

Samedi, nous avons vu un stade en colère, en état de siège. Nous avons aperçu des débuts d'incendie. Nous avons entendu des ambulances. Nous avons traversé des relents de gaz lacrymogènes. Nous avons pleuré.

Et les voilà qui proclament, au moment où leur équipe descend, « nous sommes dans le vrai, nous poursuivons, faites-nous confiance ! » Pour un peu, ils gueuleraient : « nous sommes les champions ». Champions du recrutement comme disait l'un d'eux, en juillet, assurant que Klasnic constituait « le plus beau coup de sa carrière ». Diantre ! Comment devaient être les autres ?

Sans les manifestations qui comprendrait la désespérance des supporters nantais ?

Ce sont pourtant bien eux qui ont ramené le club en Ligue 2. Qui lui ont ainsi fait perdre deux ans. Nous l'avons souvent dit : « ils font la même politique que Metz, pourquoi la conclusion serait-elle différente ? » Metz, descendu en 2006 a commencé par remonter, un an après. Il est redescendu un an plus tard. Cette saison, il ne remonte pas...Et il se demande pourquoi !

On ne peut cautionner tout ce qui s'est déroulé samedi soir à la Beaujoire, on ne peut souscrire à la violence. Mais si cette dernière n'avait pas fini par s'exprimer, qui aurait entendu la désespérance des supporters du FC Nantes ? Qui aurait admis qu'il existe un problème ? Qui se poserait un minimum de questions ?

On aurait entendu Kita débiter ses habituelles litanies dans des médias serviles : « il y a une dizaine de contestataires, ils ont réussi à en entraîner une trentaine d'autres... » Et le bon peuple aurait été invité à tourner la page, en maudissant le mauvais sort et en n'omettant pas de saluer un président tellement méritant qu'il est vraiment injuste de le mettre en cause. Et vogue la galère, si elle coule c'est la faute de tout le monde, des joueurs (choisis pourtant par l'entourage présidentiel), du public mais certainement pas des dirigeants. Ils connaissent si bien le football ! Ils ont donné tant de preuves de leurs compétences !

La contestation la plus massive est silencieuse

Samedi, la vérité a éclaté : les contestataires étaient des milliers et c'est presque tout un stade qui a demandé la démission de la direction. Kita n'a pourtant pas manqué de parler ensuite de minorité. « Les Nantais aiment le football », a-t-il affirmé. Oui, les Nantais aiment le football et c'est justement pourquoi ils n'aiment pas, dans leur grande majorité, le FC Nantes actuel. Ils s'en sont détournés, ils ne le reconnaissent plus comme leur club. Ils n'étaient même pas 19.000 à s'être déplacés pour cette ultime rencontre à domicile. La contestation s'est exprimée haut et fort dans le stade et à ses abords mais elle est aussi silencieuse. C'est fou, hélas, le nombre de fidèles amoureux que le club a perdu en quelques mois.

Le vrai looser, c'est qui ?

Le président continue pourtant à ne rien vouloir entendre et durant la semaine il s'était fendu d'une nouvelle phrase forte, du moins à ses oreilles : « je ne veux plus des loosers qui nous ont fait descendre » s'était-il exclamé. Comme si, pour sa part, il était un gagnant ! Frédéric Da Rocha et Jean-Jacques Pierre lui ont opportunément rappelé, à l'heure des commentaires, qu'il figure également, en tant que président, parmi les perdants. Le désormais ex-capitaine du FCN aurait pu ajouter qu'il détient pour sa part un palmarès autrement plus riche que l'homme qui ne va pas lui renouveler son contrat. Les supporters qui ont scandé « Da Rocha président » n'étaient assurément pas stupides. Car le plébiscité possède une vision du foot autrement plus lumineuse que les gens en place.

Ces derniers croient que le fait d'être propriétaire leur confère tous les pouvoirs. Mais a-t-on le droit de martyriser et de tuer son chien sous prétexte qu'on l'a acheté ? De mettre à bas un monument historique dès lors qu'on s'y est installé ?

Car c'est bien cela qui arrive : le FC Nantes maltraité, martyrisé, démantelé agonise aujourd'hui lentement mais hélas sûrement. Et on ne perçoit aucun signe indiquant qu'il sera susceptible de renaître un jour. Et on n'entend personne s'indigner de la situation. A part les supporters.

Laurent Guyot part, comme prévu. Baup aussi

Le premier à prendre la porte a été celui que l'on savait, il s'agit de Laurent Guyot. Coupable d'être compétent, de connaître la formation et donc de ne pouvoir s'accorder avec le pouvoir en place.

Elie Baup a suivi. Nous ne le regrettons guère car il n'a pas amené sur le plan du jeu de francs motifs d'espoir et quand, enfin, il a semblé désireux de s'émanciper, il était trop tard. Pourtant, la direction nous l'avait présenté comme le technicien d'expérience qui allait tout sauver. C'était autre chose, affirmait-elle, que Der Zakarian, crénom d'un chien.

Il est vrai aussi qu'elle nous avait dit que les nouveaux joueurs étaient merveilleux et en décembre encore Kita évoquait une place parmi les dix premiers. A les entendre, il n'y avait que des gagnants parmi les recrutés. On suppose qu'Alonzo faisait parti du lot, lui qui a sans cesse affirmé que l'équipe n'allait pas descendre. Pourquoi ? Parce qu'il en était sûr, disait-il. Vous parlez d'un argument ! L'ancien gardien remplaçant de Paris faisait sourire les gens sensés, il continue d'ailleurs quand il affirme qu'il est prêt à rester, y compris en Ligue 2. En fait, il est comme la plupart des joueurs venus de l'extérieur, tapis rouge du recruteur déployé devant eux, il risque d'attendre un moment avant de recevoir des propositions à la hauteur de sa situation à Nantes. Le plus sollicité sera sans doute WilliamVainqueur, l'un des rares parmi ceux qui incarnent encore la tradition de la maison jaune...

Qui aime vraiment le FC Nantes ?

Kita nous parle d'un vestiaire qui se déchirait et d'éléments qui lui sont restés fidèles. Comme par hasard, ce sont ceux qui jouent le moins bien, dont le style s'inscrit totalement à l'encontre des principes du football nantais. Ce sont aussi, souvent, les mieux payés.

Le football nantais, parlons-en, même s'il n'est plus qu'un souvenir ou s'il faut se rendre sur d'autres stades, parfois les plus prestigieux, pour en voir. Larièpe affirmait dans une interview parue la semaine dernière, « mais nous aimons le FC Nantes ». Nous, c'était lui, et Kita, et sa cour. Mais quel FC Nantes aiment-ils ? Celui qu'ils ont conçu en piétinant une histoire, des traditions et une philosophie qu'ils ne connaissent pas ou qu'ils ne comprennent pas ? Et pourquoi l'aiment-ils ? Parce qu'ils les fait vivre ou connaître ? Et comment l'aiment-ils ? Comme ils aimaient Lausanne hier, ou Marseille, ou un quelconque autre club qui les accueillera demain ?

On est persuadé que ceux qui ont manifesté samedi soir aiment eux-aussi le FC Nantes. Et sans doute plus profondément, plus intensément que les dirigeants actuels. C'est un amour désintéressé mais passionnel. Ils ne sont pas salariés pour l'exprimer. Au contraire : ils versent leur obole pour assister aux rencontres et on sait que le prix des abonnements avait bondi cette saison.

Spectacle dans les tribunes

Samedi soir, ils se sont offert un luxe : le spectacle s'est en effet situé davantage dans les tribunes que sur la pelouse. Presque personne n'a réellement vu que Nantes a terminé sa déplorable saison par une victoire. 2-1, buts de Klasnic à la 12è minute et de Bagayoko à la 53è, alors que les Bourguignons étaient revenus à la hauteur des Canaris, au début de la seconde période (Berthod, 47è). Eh oui, Klasnic a marqué. Il s'est fait aussi siffler pour plusieurs maladresses notables et quand il a quitté le terrain afin de laisser sa place à Dossevi (73è), le speaker a préféré ne pas citer son nom. Da Rocha a eu droit au contraire aux applaudissements et pour sa part il laissera une trace indélébile dans l'histoire du club.

Une histoire qui est donc placée pour l'heure sous le signe du désordre et des incertitudes. Le divorce est profond entre une direction et la partie du public, pas forcément violente, au contraire, qui, elle, aime Nantes pour le jeu qu'il a représenté, pour les idées qu'il a véhiculées, pour le football qu'il a incarné, pour les joueurs et les hommes qu'il a formés.

« Si je pars, je perds ma mise et le club coule », quel singulier raisonnement !

Des supporters dont les convictions et les aspirations se situent ainsi à des milliers d'années lumière de celles de Kita. Lequel prétendait lundi dans « L'Equipe »: « si je pars, je perds ma mise mais le club coule ».

Le raisonnement, une nouvelle fois, est assez singulier. A ce qu'on sache, il a payé environ 10 millions d'euros pour acquérir le club. C'est cela sa mise, pas davantage. On ignore si ensuite il a investi d'autres sommes, comme il se plaît à l'assurer. Mais si c'est le cas, c'est lui qui a commis des erreurs et donc lui qui doit les assumer. Quand il est arrivé, le club était en Ligue 2, comme aujourd'hui, mais la situation financière, au moins, était saine. Qui est responsable si elle a dérapé ? Qui a commis des erreurs ?

Et puis, Kita le répète souvent : « je suis venu avec ma passion ». Pourquoi, dès lors, parler autant d'argent ? S'il s'en va, pourquoi ne pas donner le club au lieu de le vendre ? Puisqu'il l'aime tant... Mais, bien sûr, il ne songe pas à s'en aller !

B.V.

 

Une lettre « fantastique »

Waldemar Kita, c'est difficilement croyable, est d'accord avec nous sur plusieurs points. Il en donne la preuve dans la lettre qu'il a envoyée aux abonnés afin de les inciter à renouveler leur bail. Elle débute ainsi :

«  Cher abonné,

Le FC Nantes traverse depuis plusieurs années une crise d'identité. Personne ne reconnaît plus ce club ni cette équipe. Un désamour profond et né entre le public et le FC Nantes qui a vidé peu à peu le stade de la Beaujoire, découragé les observateurs, peiné les amoureux du FCN. »

Oui, oui, vous n'avez pas rêvé : ce n'est pas « Footnantais » qui a écrit ces phrases mais bien Waldemar Kita. Ou du moins qui les a signées. On croit rêver !

La suite vaut son pesant de cacahuètes :

« Nous assumons la responsabilité de cet échec », assure-t-il
Eh bien justement, on a l'impression qu'il n'assume pas du tout. A la limite, il reconnaît, oui, mais il n'assume pas. Ou du moins il n'en tire aucune conséquence puisqu'il n'apporte aucun changement à la tête du club.

Kita poursuit :

« A l'heure où nous préparons la saison prochaine, la reconquête du public est une priorité ».

Il ne fait ainsi qu'asséner une évidence mais il ne propose aucune solution.

Une phrase mérite également attention, tellement elle est grandiose : « la crise économique mondiale a précédé une crise sportive nantaise.. » Euh, excusez-nous président mais on ne voit pas très bien quel est le rapport entre les deux. Vous voulez dire que vous allez baisser les salaires de quelques uns de vos bras droits ? Il faudrait expliquer.

Mais le point d'orgue de cette lettre reste la conclusion : « Désormais place au jeu ! » lance pompeusement Waldemar.

Ah bon ! Cela veut-il dire que jusqu'à présent le jeu n'était pas important ? Et avec qui le président souhaite-t-il faire du jeu ? Les joueurs qui répondent aux « canons » de ses recruteurs ? Et avec quel entraîneur ? Et quel jeu d'ailleurs au fait ? De l'athlétique rentre-dedans basé sur le béton contre-attaque et l'individualisme forcené ? Parce que le jeu à la nantaise, on a la nette impression que les dirigeants du FC Nantes ignorent ce dont il s'agit. On se demande même si quelques uns n'avaient pas affirmé il y a quelques mois qu'il était complètement dépassé. Ben quoi, ils n'avaient jamais entendu parler de Pep Guardiola, vous savez l'entraîneur inexpérimenté qui a pris en mains le FC Barcelone. Avant, il n'avait jamais rien entraîné, sauf le centre de formation du club. Ah, ce n'est pas à Nantes qu'on verrait cela, tiens ! Vous imaginez Guyot aux commandes ? Autrefois, le FC Nantes faisait des bourdes monumentales, il confiait par exemple l'équipe première à des types comme Suaudeau ou Denoueix qui n'avaient même pas fait leurs preuves ailleurs, qui n'avaient pas d'expérience; qui étaient des nanto-nantais. Ah ce n'est pas avec les savants qui dirigent maintenant le club qu'on verrait de telles inepties.

Allez, réabonnez-vous !


B.V., le 2 juin 2009


 

 

 

 
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