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Los(t) Grandiculus Pujolus |
(Bestiaire
du vestiaire #1) |
Aujourd'hui
je vous présente le Grand Grégory (grandiculus Pujolus),
ainsi dénommé pour ne pas le confondre avec son illustre
prédécesseur honteusement affublé de l'adjectif "petit".
Le grand Grégory est un animal fort courtois, et bipède
de surcroît, ce qui lui confère un avantage inestimable sur
nombre de ses congénères qui, s’ils sont également
pourvus de deux pattes, n’en sont pas tous au même degré
d’évolution. Ainsi, le Grand Dagui (Bakaris gauchis) s’obstine
à ne se servir que de sa patte gauche dans tout ce qu’il
entreprend, ce qui n’est pas sans lui poser quelques problèmes
de précision. D’autres, comme le Grand Fabrice (brutus Fioresus)
ont encore du mal à tenir sur leurs deux pattes et se sentent plus
à l’aise à quatre pattes. Point de tout cela pour
notre ami qui maîtrise à merveille l’art du déplacement.
Mais attardons nous maintenant sur le visage poupin de ce charmant bipède.
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Certes, il a tardé à
percer, mais pour notre plus grand bonheur, peut-être tardera-t-il
à partir. Ainsi à l'heure de la retraite, il fera assurément
parti des dinosaures du club, classé au rayon "longs cous".
Bon, bien sûr, là comme ça, en le regardant rapidement
sans s’attarder, on pourrait avoir l’impression que l’animal
n’est pas un rigolo de première. C’est bien mal le
connaître tant celui-ci est friand des plaisanteries les plus fines
(ah ça bien sûr, il faut savoir les apprécier en véritable
connaisseur !). Ainsi, il n’aime rien tant que de courir chaque
samedi pendant 90 minutes après une balle qui, une fois attrapée,
sera immédiatement expédiée dans des tribunes aménagées
à cet effet. Ah ah ah.
Son caractère primesautier et naturellement enjoué le perdra
vous dis-je.
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D’aucuns vous diront que le pujolus est un animal gentil. Trop gentil.
Certes. Force nous est de constater que celui-ci n’est pas un papinus,
réputé pour son absence totale de scrupules face à
l’adversaire sournois et malfaisant. Mais je vous assure que le
Grand Grégory court plus vite et est d’une discrétion
qui vous ravira au quotidien. De plus, il a pour qualité inestimable
de dérouter totalement l’adversaire (bien souvent sournois
et malfaisant) par ses courses folles et guillerettes totalement imprévisibles.
Reste que, si le pujolus est d’un naturel volontiers casanier, il
a besoin lui aussi d’un animal de compagnie avec qui il peut gambader
joyeusement sur les vertes prairies. Et là ça se complique.
Il a bien été tenté, dans un premier temps de lui
adjoindre un animal tout joyeux et tout ravissant, le pagayus. Mais celui-ci
s’est avéré beaucoup trop futile pour notre ami, l’art
de la pagaie lui ayant vite semblé mystérieux et un tantinet
ridicule. C’est que le Pujolus a sa fierté. On fit donc revenir
spécialement pour lui le Grand Viorel (roumanus goleadus), un animal
tout rusé mais tout gentil, avec qui il vécut un amour aussi
imprévu qu’instantané. Malheureusement, il fut décidé
que le Grand Viorel était en fin de vie et c’est donc le
cœur à jamais brisé que notre ami se sépara
de son nouveau comparse. Eh oui, le Grand Grégory a un cœur
d’artichaut.
La semaine prochaine je vous parlerai du Petit
Loïc (rikikis amissis), autant dire que ça va être
sex, drug and rock n’ roll.
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(Litteulced,
le 21 octobre 2004)
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