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Alcalinus Rochus |
(Bestiaire
du vestiaire #5) |
Il est grand
temps maintenant pour nous de nous attarder sur celui qui a réussi
l’exploit de passer du statut de bouc émissaire à
celui de vache sacrée en moins de temps qu’il n’en
faut pour le dire.
Le petit Fredo (Alcalinus Rochus) n’est alors qu’un tout jeune
et tout naïf chien fou lorsqu’il fait son apparition à
la pointe de la meute jaune et verte. Si, déjà, il montre
de belles dispositions pour la course en continu pendant 90 minutes, il
n’en reste pas moins qu’il nous fait alors bien rire grâce
à sa qualité de précision qui n’est pas sans
rappeler celle d’un Bjekovic des grands jours. C’était
alors le temps béni des vendanges à foison, le petit Fredo
ne ménageant pas sa peine pour nous offrir notre ration hebdomadaire
de décrispation de nos muscles zygomatiques. Vint ensuite le temps
de la rédemption, à la faveur d’un replacement salvateur
au milieu de la clique canine. Du jour au lendemain, le vilain petit canard
se mua en aboyeur en chef de la meute jaune et verte, notre infatigable
Alcalinus devenant le symbole du chien de chasse ne lâchant jamais
sa proie.
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Le teint blafard, L’œil
torve et les yeux rougis, c’est notre Fredo à nous pris en
photo de bon matin avant l’entraînement. Comme vous pouvez
en juger à son air hagard, notre chafouin copain n’aime rien
tant que se détendre tranquillement avant d’aller se défouler
sur les verts pâturages avoisinants. Grand amateur du reggae, il
n’a pas encore tout à fait réussi à enseigner
à son ami le Tryannus Landrus les rudiments de cette danse enfumée.
Il faut dire que ce dernier à la fâcheuse manie de danser
l’auriculaire levé et de ponctuer chaque couplet d’un
« Hoy ! » sonore qui évoque plus un Fest-noz arrosé
au Muscadet à Concarneau qu’une fin de soirée embrumée
à Kingston.
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Bien sûr il y eut quelques spectaculaires rechutes comme celle,
déjà culte, de l’an passé lors de la célèbre
démonstration du « Guide de la panenka foirée »
de son ami Landrus. Rappelons brièvement les faits : Alors que
22 chiens fous s’encanaillaient joyeusement sur la pelouse depuis
un certain temps déjà, alors que notre danseur de Fest-noz
préféré entrevoyait déjà la séance
qui allait le rendre célèbre, ce fut soudain le drame. Inattendu.
Spectaculaire. Profitant d’un moment d’inattention de la meute
à Pedrettus, le petit Fredo avait décidé, tout seul
comme un grand qui aurait décidé de s’offrir un rab
de nutella au goûter sans demander la permission à personne,
de revenir à ses premières amours en allant vendanger tranquillou
la balle salvatrice. Alors que le téléspectateur nantais
hurlait déjà sa joie en renversant sa bière sur le
tapis tout neuf, que le sochalien se fracassait le crâne contre
son téléviseur, notre petit Fredo décidait d’envoyer
la baballe tâter du cabot adverse plutôt que de faire trembler
la niche au Sochalien reconnaissant devant tant de prévenance.
Eh oui, l’est un peu têtu notre Fredo.
Mais il faut bien reconnaître que ces rechutes sont maintenant rarissimes,
le mutin cabotin préférant servir ses congénères
que d’aller tenter le diable lui-même. Sa mutation lui sied
si bien que certains l’auraient d’ailleurs bien vu japper
sous des latitudes parisiennes, mais c’était compter sans
la sagacité du coquin qui préféra envoyer trois de
ses collègues vérifier si le Vahidus est aussi câlin
qu’on le dit.
Sa devise : « Vous êtes sûr que je ne suis pas plus
fort en attaquant ? »
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(Litteulced,
le 24 novembre 2004) |
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