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1997-98 : Victoire sur le fil à Paris
(Petites et Grandes Histoires du FCN #13)
 
Adel Sellimi
Adel Sellimi
 

Paris en crise qui accueille Nantes en difficulté, il ne s’agit pas forcément d’une nouveauté. En février 1997, les données étaient à peu près identiques à celles d’aujourd’hui, même si le PSG était nettement mieux classé. Mais il traversait une mauvaise passe qui provoquait la colère de son public, des réunions d’urgence de ses dirigeants et des atermoiements sans fin de son entraîneur. Les Canaris avaient arraché la victoire, sur la fin, et du même coup accompli un pas important vers le maintien. Revivez cette victoire qu’il serait judicieux de rééditer et à laquelle participèrent Landreau, Da Rocha, Savinaud
(B.V.)

     


En cet hiver 1997-98, le Paris Saint-Germain, comme souvent, était en crise. Venant de subir trois défaites en championnat, il était irrémédiablement distancé dans la course au titre et le public du Parc des Princes réclamait la démission de son entraîneur, le Brésilien Ricardo. Le pauvre ne savait plus trop quelle recette adopter. Dépourvu de tout charisme, il éprouvait déjà de grandes difficultés pour se faire comprendre par les journalistes, alors avec les joueurs on ne vous dit pas. Pour ce match, il avait tout de même décidé de prendre une décision importante et de changer de gardien. Il avait invité Christophe Revault à laisser sa place à Vincent Fernandez.
  Ricardo

Michel Denisot, lui, vivait ses derniers mois de président et il s’efforçait de donner le change en prétendant que tout allait bien, sans ignorer pourtant que dans les coulisses son « ami » Charles Biétry s’activait pour lui piquer son poste. Bref, Paris était Paris.

Un recrutement catastrophique
Raynald Denoueix  
Le FC Nantes de son côté ne baignait pas dans le grand bonheur. Il se situait dans la seconde partie du classement, avec 32 points en 25 journées et son maintien n’était pas encore assuré. C’était la première saison d’entraîneur de Raynald Denoueix et la mise en route avait été délicate car les Canaris avaient dû composer avec le départ de deux joueurs majeurs Japhet N’Doram (à Monaco) et Claude Makélélé (à Marseille). Christophe Pignol et Eddy Capron avaient également changé d’air l’été précédent alors que le recrutement, refrain connu, avait été raté.

Ni Samba N’Diaye, présenté pourtant comme « la future grande révélation », ni Stéphane Lièvre n’avaient véritablement cassé trois pattes à un canard. Du coup, durant l’automne, un autre attaquant avait été embauché à la va-vite et le moins qu’on puisse dire est qu’il aurait mieux valu le laisser dans le club suisse où il végétait. Il s’appelait Giallanza et s’inscrivait tout à fait dans la lignée des Bjekovic, Mazzoni et autre Bustos, autant de « terreurs » qui n’ont jamais fait trembler que leurs ombres.

Les débuts de Nicolas Gillet
Eric Decroix était blessé et un jeune Canari en profitait pour effectuer ses débuts en D1, il n’a laissé pour sa part que de bons souvenirs puisqu’il s’agissait de Nicolas Gillet. Nantes aborda la rencontre très prudemment, « ça faisait dix matches qu’on prenait des caisses à l’extérieur, vous ne croyez tout de même pas qu’on allait se présenter au Parc la fleur au fusil », dira Mickaël Landreau, et Paris domina longtemps assez largement les débats. Il se fit même dangereux, notamment par Marco Simone qui contraignit le gardien nantais à au moins trois interventions délicates avant la pause. Le FCNA pourtant, voyant que rien de grave ne lui arrivait, s’enhardissait au fil des minutes, notamment par Carrière. De là à dire que Fernandez était réellement inquiété, il existait une marge et Nicolas Savinaud ne l’avait pas franchi, lorsque, bien placé, il avait expédié le ballon dans les tribunes.

En seconde période, le scénario ne se modifia guère, Jean-Michel Ferri s’efforçait de rester toujours dans les parages de Raï alors que Gillet prenait de plus en plus d’assurance, son entente avec Bruno Carotti fonctionnant sans heurts face au duo Marco Simone – Florian Maurice. A un quart d’heure de la fin, le score n’était toujours pas ouvert et on commençait à s’affoler dans le camp parisien. Ricardo devenait encore plus nerveux que son compère Joël Bats, ce qui n’est pas peu dire. Raynald Denoueix, lui, restait calme, du moins en apparence, comme à son habitude, et c’est tout juste s’il laissa échapper un geste de dépit quand Jocelyn Gourvennec, bien servi par Chanelet, rata la cible de quelques centimètres. « On a souffert mais on s’habitue aux matches qui se disputent aux couteaux et on les maîtrise de mieux en mieux » estimera le technicien nantais.
  Gouvennec

Da Rocha provoque un penalty
On semblait s’orienter vers un 0-0 et la pression parisienne s’était relâchée quand le coup de théâtre se produisit. On atteignait la 87è minute. Gourvennec et Da Rocha étaient à l’attaque, Vincent Fernandez déséquilibra le second. Le penalty était indiscutable. Rémi Harrel, cinq ans plus tôt, dans ce même stade, avait plutôt lésé les Nantais en finale de la Coupe de France, cette fois il effectua correctement son travail et il sanctionna la faute. Jocelyn Gourvennec donna alors la victoire aux Canaris.

C’était indiscutablement chanceux sur l’ensemble de la rencontre mais les trois points étaient extrêmement précieux. « On n’est pas encore sauvé mais enfin on a accompli un bon bout de chemin, » déclara Raynald Denoueix. Il ajouta malicieusement : « Mais je veux bien reconnaître que si on rejoue cette partie dix fois, on risque de la perdre à huit ou neuf reprises. Gagner ici, c’était quasiment un rêve, on l’a transformé en réalité.»

« On ne méritait pas ça » s’exclama Paul Le Guen tandis que Denisot et l’état-major du club se retiraient dans un salon du Parc pour tenir une réunion d’urgence. « J’étais impuissant, j’ai sûrement fait des erreurs, » avoua Ricardo. « On vous donne encore deux matches ! » lui répondirent ses dirigeants.

Finalement, le Brésilien alla jusqu’au bout de la saison. Le FC Nantes, lui, perdit la semaine suivante, à la Beaujoire, face à Toulouse mais il se sauva sans trop de peine : il termina 11è avec 41 points (pour 34 matches).

Serge Le Dizet avait suivi ce match de près : il se trouvait sur le banc des remplaçants. Laurent Fournier, lui, avait joué un peu plus d’une heure avant de laisser sa place à Martel, un attaquant.

B.V.


La fiche technique
Le 13 février 1998, 26è journée de championnat.
Au Parc des Princes : Nantes bat Paris 1-0.
But de Gourvennec (87è sur pen). 39.987 spectateurs. Arbitre : R. Harrel.
Paris : Fernandez – Algérino, Roche (puis Rabésandratana, 81è), Le Guen, Llacer – N’Gotty, Fournier (puis Martel, 67è), J. Leroy (puis Debbah 59è) – Raï – Maurice, Simone.
Nantes : Landreau – Chanelet, Carotti, Gillet, Lièvre – Savinaud, Ferri, Carrière (puis Le Roux, 70è), Gourvennec – N’Diaye (puis Giallanza, 73è), Da Rocha.

(B.V., le 5 mars 2005)

  Histoires du FC Nantes :

- #21 : Henri Michel : Quiconque a aimé un jour le jeu à la Nantaise… (27/08/18)
- #20 : François Thébaud était un partisan du jeu à la nantaise (03/08/08)
- #19 : Oscar Muller : le foot c'était sa vie. (07/09/05)
- #18 : 2001-02 : Sochaux / Nantes - Quand Devineau était héros. (20/05/05)
- #17 : 1979-80 : Nantes / Lille - le bonjour de José Arribas. (13/05/05)
- #16 : 1978-79 : Nantes / Nice - le triomphe inutile. (06/05/05)
- #15 : 2000-01 : Bordeaux /Nantes - une victoire en 23 ans. (15/04/05)
- #14 : 1984-85 : Vol à Auxerre, la main de Roger Boli (02/04/05)
- #13 : 1997-98 : Victoire sur le fil à Paris (05/03/05)
- #12 : 1961-62 : Thadée Cisowski avait joué à Nantes (02/03/05)
- #11 : 1959-60 : Mémorable carton à Boulogne (01/03/05)
- #10 : 1965-66 : Rue de Strasbourg ? Non : rue Ramon Muller (25/02/05)
- #9 : 1957-58 : Le match le plus long (12/02/05)
- #8 : 1965 : Premier sacre contre Monaco (03/02/05)
- #7 : 1979 : Nantes gagne sa première coupe ! (24/01/05)
- #6 : Larmes et rires à Toulouse. (21/01/05)
- #5 : Nantes / Bastia : Au bon souvenir de Mickaël. (11/01/05)
- #4 : Quand les joueurs sauvaient Arribas (30/12/04)
- #3 : 1963 : Nantes bat Sochaux et monte en D1. (16/12/04)
- #2 : La trahison de Ramon. (04/11/04)
- #1 : Joies et Peines (Gondet et Éon). (28/10/04)


Cette rubrique s'ouvre aux souvenirs, à ces pages qui sont restées dans les mémoires et qui ont fait l'histoire du FC Nantes. Un témoignage d'une autre époque qu'il est bon de rappeler. Pour que le témoin passe de générations en générations, les lecteurs de FCNantes.com peuvent contribuer à enrichir ces belles pages de leurs témoignages en nous écrivant. De la simple anecdote aux souvenirs de grands matchs ou de grands joueurs, n'hésitez pas à participer à cette lucarne ouverte sur le passé glorieux de notre club.


 

 

 
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