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Larmes et rires à Toulouse.
(Petites et Grandes Histoires du FCN #6)
 
Olivier Monterrubio, héros de 1998
 

L’histoire des matches Toulouse – Nantes n’est pas pavée de grandes émotions. La faute en incombe essentiellement au Téfécé qui avait écrit sa plus belle page de gloire, une magistrale victoire 6-3 contre Angers en finale de la Coupe de France, avant même que le FCN soit parvenu à pointer son museau jaune en D1. C’était en 1957. Quand, six ans plus tard, l’équipe de José Arribas accéda enfin parmi l’élite, Toulouse entamait une longue hibernation. Il fusionna d’abord avec le Red Star. Oui, oui, le club de Saint-Ouen, banlieue nord de Paris. Un tel mariage ne peut éclore que dans l’esprit de dirigeants stupides. Ou cupides. Mais l’époque était à ce genre d’alliances contre nature et celle-ci s’explique par le fait que le TFC était alors dirigé par Jean Doumeng, alias « le milliardaire rouge ». (B.V.)

     


Jean Doumeng « le milliardaire rouge »
Pourquoi rouge ? Parce qu’il était communiste et devait l’essentiel de sa fortune au commerce qu’il effectuait avec les pays placés sous la botte soviétique. Une sorte d’Abramovitch au pays du cassoulet. Saint-Ouen, de son côté, était administré, comme bon nombre de villes de la couronne parisienne, par une municipalité communiste. La suite est facile à deviner. On veut dire que cette extravagante union, sur fond de fric et de politique, se solda par un échec aussi total que prévisible qui laissa le football toulousain au tapis.

Le TFC à son apogée face à Maradonna.
Le Téfécé plongea en 1967, il lui fallut 15 ans pour retrouver la lumière et revenir en Division 1. Il vécut alors quelques belles saisons, notamment quand il élimina le Naples de Maradona de la Coupe de l’UEFA (1986), il termina même le championnat à la 3è place en 1987. C’était encourageant. Autant dire que la suite a été plutôt décevante, avec quelques détours par la D2 et même le National, en 2001, année où les mésaventures financières se conjuguèrent avec les déboires sportifs.

Tout au long de ces saisons, Toulouse n’a pas été une terre maudite pour Nantes, loin s’en faut, les confrontations ont souvent été équilibrées et c’est pourquoi on en retiendra deux qui ont engendré des sentiments diamétralement opposés. L’une malheureuse, car synonyme de défaite et de deuil, une autre plus rieuse puisqu’elle se solda par une victoire dans laquelle avaient pris une part prépondérante deux quasi-régionaux de l’étape, Olivier Monterrubio et Eric Carrière.

Le drame de Loko
Commençons par le plus triste de ces deux rendez-vous, il nous emmène en décembre 1992. La dream team nantaise, celle qui va conquérir le titre deux ans et demi plus tard, signe ses premiers exploits. A l’agonie six mois plus tôt, le FCN est devenu le FCNA et il a été obligé de faire massivement confiance à ses jeunes. Les N’Doram, Pedros, Ouédec, Loko, Ferri, Karembeu, ravis de l’aubaine, ont empoigné leurs chances à bras le corps, sans se poser la moindre question. Ils font flamme de tout bois. Ils attaquent, ils gagnent, ils enchantent. Le 12 décembre 1992, dans une Beaujoire pleine jusqu’aux cintres et dans une ambiance survoltée, ils ont accueilli et battu Paris. 1-0, pénalty de Nicolas Ouédec. Grâce à ce succès, ils ont pris la tête du championnat, exaequo avec Auxerre et Monaco. La fatigue pourtant commence à se faire sentir et durant la semaine qui sépare cette victoire sur le PSG du déplacement à Toulouse le drame frappe à la porte de Patrice Loko. Il perd son jeune fils. Il n’effectue donc pas le voyage. Ses coéquipiers forment un cercle de tristesse, juste avant le coup d’envoi, tandis que s’égrène une minute de silence froide comme la glace. Les visages se figent, quelques larmes coulent. Les Nantais n’ont pas le temps de se remettre de leur désarroi. A la 2è minute, sur un ballon mal repoussé par Karembeu, Bancarel surprend une défense statique et il fusille Marraud à bout portant. 1-0. Quelques instants plus tard, le Tchèque Nemeck frappe une deuxième fois (6è minute). C’est fini. Les Canaris, sans jambes, la tête ailleurs, ne reviennent pas dans le match. En outre, les Toulousains ne lésinent pas sur les moyens, confondant sans trop de discernement le ballon et les chevilles . L’arbitre, Rémy Harrel, laisse plus ou moins faire. Claude Makélélé essaie de se rebeller. Il fauche un adversaire. La sanction, cette fois, tombe immédiatement : carton rouge. Nantes finit donc à 10 et perd 2-0. Juste avant la trêve. Il aura du mal durant la seconde partie de la saison à retrouver son bel allant de l’automne et il achèvera le championnat à la 5è place.

Ce soir là, Jean-Claude Suaudeau avait aligné l’équipe suivante :
Marraud – Karembeu, Guyot, Vulic, Le Dizet – Ferri (puis Debotté, 51è), Makélélé, N’Doram, Pedros – Lima, Ouedéc (puis Ziani, 74è)

La démonstration de Monterrubio
Transportons nous maintenant six ans plus tard. Pour des rires. Nous sommes le 11 septembre 1998, le championnat en est à sa 5è journée, Nantes occupe le 10è rang, Toulouse est 14è. Comme souvent, les joueurs au maillot violet placent la barre de coupe et les tacles assez haut. Ils effectuent aussi un départ sur les chapeaux de roue qui leur permet d’ouvrir le score dès la 4è minute. Mais Nantes réagit. Et, surtout, il joue beaucoup mieux. L’attaque est composé d’un duo Alioune Touré – Da Rocha. Carrière et Monterrubio évoluent en offensifs sur les côtés et Nicolas Savinaud a hérité pratiquement du rôle de meneur de jeu. A l’occasion , il va prêter main-forte à Christophe Leroux pour contenir les rares assauts adverses. Car ce sont les Canaris qui dominent avec notamment un Olivier Monterrubio étincelant. Une partie de sa famille, venue en voisine, a pris place dans les tribunes du Stadium et elle apprécie chacune de ses envolées qui font tourner en bourrique l’arrière droit toulousain Paviot. Juste avant la pause, servi par Le Roux, le feu follet nantais qui a déjà failli faire mouche à deux reprises place enfin le ballon hors de portée de Richert. Un partout !

A la mi-temps, l’ambiance dans le vestiaire toulousain est du genre orageux. Guy Lacombe, qui ne va d’ailleurs pas tarder à se faire virer, signifie à Paviot qu’il l’a assez vu pour la soirée. Il le remplace par Préget. Ce dernier effectue son entrée en défense centrale et c’est Cobos qui est chargé de neutraliser Monterrubio. Autant vouloir stopper le lait qui a commencé à déborder sur le feu. La partie a repris depuis deux minutes qu’Olivier décoche un shoot qui surprend Richert. 2-1 ! Les Toulousains parviennent certes à égaliser un peu plus tard (73è minute, but d’Ipoua) mais la réplique nantaise est immédiate : un tir de Touré, légèrement contré par le Toulousain …Laurent Guyot, surprend une nouvelle fois Richert. Nantes s’impose ainsi 3-2. Monterrubio, le grand bonhomme du match, est aux anges. Raynald Denoueix apprécie lui aussi la situation. « Nous étions loin de nous attendre à gagner, confie-t-il. Il n’empêche : nous étions quand même venus pour ça. C’est une grosse satisfaction de voir comment les jeunes ont su réagir après avoir encaissé rapidement un but. Ils ne se sont désunis ni dans leurs têtes, ni dans leur football.»

Nantes avait gagné avec l’équipe suivante :
Landreau – Chanelet, Delhommeau, Fabbri, Olembé – Le Roux – Carrière, Savinaud, Monterrubio – A. Touré (puis Deroff, 90è), Da Rocha.

A la fin de la saison le FCNA termina 7è et le Téfécé 18è et dernier.

(B.V., le 21 janvier 2005 )

  Histoires du FC Nantes :

- #21 : Henri Michel : Quiconque a aimé un jour le jeu à la Nantaise… (27/08/18)
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