Une annonce étonnante.
Peut-être avez-vous réagi comme nous. Au début de saison nous n'avons pas vraiment compris pourquoi le club à clamé haut et fort qu'il voulait prolonger Gilles Yapi. Ah évidemment ça semblait partir d'un bon sentiment. Mais quelle était l'utilité de le dire tout haut ? Mystère. D'autant plus équivoque que si le Président précédent, celui dont le compte-jours défile en zone rouge, avait promis maintes fois à Gilles Yapi qu'il serait prolongé, sans jamais donner suite, le nouveau Président, expert es communication chez Dassault, lui n'avait jamais encore tenu, en privé, un tel discours à son international Ivoirien. On n'oublie pas non plus de trouver ça d'autant plus étonnant que, comme l'ensemble du groupe, excepté Jérémy Toulalan, Gilles Yapi n'avait pas fait une saison exceptionnelle, loin s'en faut. Tout juste avait-il encore terminé meilleur passeur, ce pourquoi il avait malgré tout été recruté.
Yapi au purgatoire
Le temps se passe sans plus d'explication, sans nouveau contrat non plus. Le temps s'écoule, mais sans Yapi, sorti du groupe après un piteux match nul à domicile (Nantes / Metz). Yapi n'a pas été très bon, Nantes n'a pas été très bon non plus. Avant de partir se ressourcer en sélection, Gilles Yapi décide de rompre avec son agent de l'époque, Axel Lablatinière. Celui-ci a de nombreux et gros contrats à Nantes. Impossible de savoir si cela va de paire avec une influence débordante et néfaste. Non ça on ne le sait pas. Comme on ne sait pas non plus si certaines amitiés ou inimitiés se confondent avec certains intérêts ou certaines joutes.
Yapi – Oliech, le chassé croisé ?
Entre temps le FC Nantes, n'a pas recruté l'avant-centre escompté. A propos de Dennis Oliech, on lit : « on a tout essayé ». A l'époque, on avait cru comprendre qu'il ne s'agissait pas d'une histoire de gros sous. Pourtant, aujourd'hui, celui-ci est annoncé pour plus de 3 millions d'euros. Diantre, ça fait chère la demi-saison de rachat de contrat ! M. Jean-Luc Gripond fait un bref aller et retour au Qatar. A-t-il réussi à débloquer la situation avec une valise de dollars ? N'a-t-il fait au contraire que de la figuration toujours bonne pour redorer une image écornée d'incompétence, dans un dossier déjà bouclé auparavant ? On ne le sait pas non plus. Et puis quel rapport avec le transfert de Yapi ? Nantes aurait-il besoin d'argent ? Nantes aurait-il besoin d'argent pour faire venir Oliech ? Yapi si efficace avec Moldovan, et moins en vu depuis le départ du Roumain, ne fera-t-il que croiser le grand attaquant dont Nantes a besoin, alors qu'on l'avait justement recruté pour alimenter un buteur de talent ?
De l'argent dans les caisses ou pas ?
Effectivement, Nantes, sans nouvel élan donné à l'autofinancement revendiqué, n'aurait à nouveau plus d'argent, si l'on en croit les déclarations de deux journalistes cette semaine : Jean-Paul Vanneraud (Presse Océan) et Christophe Delacroix (OF, …). Mais alors où sont passés les 11 millions d'euros annoncés dans le Parisien au titre des droits TV ? Car ce Nantes autofinancé a plutôt fait des économies à l'intersaison, même si les prêtés devront à nouveau être recasés à la fin de la saison. Et puis doit-on croire sur parole ces deux journalistes ? A ce qu'on sait, à l'approche d'un mercato haïssable, il n'est jamais bon pour un club de clamer haut et fort qu'il a des sous. Surtout quand un de ses dirigeants, encore en place malgré les promesses, s'est distingué par le passé pour rater des affaires pour quelques bouts de ficelles. Non assurément se clamer riche n'est pas bon pour les affaires … Et quand bien même, s'il était avéré que le club était effectivement à nouveau sans le sous, il serait alors judicieux de lui demander des comptes. Encore une fois, où passe l'argent ? On en saura davantage la saison prochaine sans doute, puisqu'après que Gripond ait déclaré que : « Nantes peut devenir Manchester (celui qui gagnait) », Rudi Roussillon nous incite à patienter encore un peu pour voir ce que l'on va voir : « une grande équipe ». Comme un écho de l'ombre, d'un discours déjà maintes fois entendu…
Aucun joueur ne partira… sauf ceux qui partiront.
Pendant que Gilles Yapi était encore aux oubliettes jaunes et vertes et trouvait du temps de jeu et de la confiance auprès de sa sélection nationale, M. Roussillon clamait à qui voulait le croire, sans avoir rien demandé, qu'aucun joueur ne partirait cet hiver (Bouguerra et Yapi ne doivent pas jouer au football sans doute). Il cite alors les noms de Landreau, Da Rocha, Cetto… normal puisqu'ils arrivent en fin de contrat et que ça commence à urger. Plus étonnant, Yapi est aussi dans le lot. Chouette, mais pourquoi garder un joueur qui ne joue plus qu'en sélection ? Pour le vendre après le mondial pour lequel il s'est qualifié avec la sélection ivoirienne ? Hé, pas si bête finalement. Pourtant, la presse nous dit encore : « Yapi veut partir ». Bis répétita de ce qui s'était passé en mai dernier. Non Yapi n'a jamais dit cela. La fausse rumeur est la même, mais à l'époque le club avait toutefois une jolie offre de Donetsk.
Rencontrer Gilles Yapi pour tenter de comprendre.
C'en est trop pour nous. Puisque Gilles Yapi joue en CFA, on l'accoste à Saupin et on lui demande : « Gilles, je ne sais pas si tu te souviens, FCNantes.com ( FCNantais.com désormais ), est-ce qu'il serait possible de faire un point ensemble sur ta situation actuelle ? ». Gilles : « Je me souviens oui, écoute tu sais en ce moment je préfère ne pas parler, mais pour toi pas de problème. ». Rendez-vous sera pris le jeudi 10 novembre. On ne précipite pas la parution de l'interview car il à des chances de jouer au Vélodrome. On décide d'attendre la parution du groupe, d'autant que le club a appelé Henri Michel pour lui demander de ne faire jouer Yapi qu'une seule mi-temps. On a vu le résultat. Malgré les nombreuses absences, le joueur débute sur le banc et n'entre qu'à 10 minutes de la fin…
Le club derrière les annonces de Gétafé puis Anderlecht ?
L'interview paraît et le joueur y rappelle qu'il veut jouer et demande qu'on lui redonne à nouveau sa chance. Il précise encore qu'il n'a jamais demandé à partir. Pourtant deux jours plus tard, le journal espagnol Marca, annonce que Gétafé serait intéressé. Bernd Schuster en ferait même sa priorité tandis que l'agent du joueur aurait été consulté. A partir de cet instant, les dépêches tombent et se déforment en recoupements douteux : « Yapi a demandé à partir, Getafé se met sur les rangs ». Un flash n'est bien souvent qu'une simple reprise d'une dépêche initiale. Aucun travail de vérification n'est à effectuer. Ainsi, ni le joueur ni son agent ne sont contactés. Ce dernier n'est d'ailleurs pas joignable (nous tombons sur son répondeur). Nous appelons le joueur : « J'ai lu ça dans la presse, je ne suis pas au courant, mon agent ne m'a pas appelé, je l'appelle dans la soirée. ». Le lendemain : « Mon agent n'est pas au courant non plus, il va appeler Gétafé pour tenter de comprendre ». On tente de savoir si d'anciennes relations nantaises bien intentionnées ne font pas parti du club de Gétafé. On ne trouve pas. On se rappelle juste que certains dirigeants du FC Nantes ont fait un aller et retour cet été pour superviser Javier Portillo et que le Marca s'en était fait l'écho. Evidemment ça peut créer des liens..
C'est ensuite le Anderlecht de Franky Vercauteren (il a joué au FC Nantes) qui se dit intéressé, mais seulement pour un prêt (Grégory Pujol y évolue sous cette forme). Le manager sportif du club belge n'est autre que l'ex-agent de Gilles Yapi, du temps où le joueur évoluait encore à l'ASEC Mimosas. Joint au téléphone, il nie l'intérêt de son club : « Gilles Yapi est un très bon joueur, mais nous ne cherchons pas ce profil actuellement et même si ça avait été le cas, on aurait demandé un transfert sec, pas un prêt ». Alors que s'est-il passé ? .. juste un petit coup de fil pour un échange de bons procédés ? « on te revaudra ça Francky » ou « tu nous devais bien ça Francky » ?
Des dépêches à la va-vite.
Ça n'est pas fini et ça continuera. En écho au faux intérêt d'Anderlecht, le club contacte l'AFP avec le communiqué suivant : « Le FC Nantes est disposé à vendre Yapi mais pas à le prêter. le club dément pour Gétafé ». Voilà qui est clair enfin, même si la tournure reste équivoque et si on peut se demander si le club a vraiment fairt les démarches de vérification pour se permettre de réfuter l'intérêt de Gétafé. Pas d'équivoque en tout cas chez Foot365 ou But!, le club accède au souhait de Gilles Yapi de partir… On sait bien que le travail de la dépêche n'est pas très fouillé, qu'il est souvent fait à la va-vite, que la précarité gagne de plus en plus la profession, mais il y a des limites. Il s'agit d'un joueur, d'un homme et c'est d'autant plus dommageable quand les journalistes en question ont eu connaissance de notre interview du joueur.
On se demanderait même parfois si certains ne sont pas téléguidés ou alors juste d'humeur maussade quand un joueur à l'outrecuidance de refuser de leur parler. Cela se transforme par : « le joueur qui veut partir est en train de bouder » (But!). Voilà ce qu'il en coûte de ne pas jouer le jeu ou tout simplement de ne pas avoir confiance.
Supporters, ne reprochez pas à vos dirigeants de mentir, ils ne font que leur métier.
Quant à tous ses bruits fait autour du transfert de Gilles Yapi, qui a donc autant intérêt à les produire ? Assurément pas le joueur, comme il nous l'a confié., et nous n'en doutons pas une seule seconde. Le club ? on peut le penser. Est-ce correct vis à vis d'un de ses salariés ? Non. Mais cela va encore dans le sens d'un club qui a perdu ses valeurs depuis longtemps et qui tente de museler sa communication comme il a « bunkerisé » (Jean-Claude Suaudeau) l'accès à La Jonelière il y a plus de 4 ans. Il s'agissait à l'époque de se protéger des agents… mais certains d'entre eux continuent d'entrer sans frapper et ça fait mal parfois…
Frédéric Porcher, le 25 novembre 2005.
(*) En accord avec Gilles Yapi du fait des derniers rebondissements concernant les bruits de transferts à son sujet, nous avons décidé de ne pas publier la deuxième partie de cette interview réalisée le 10 novembre et publiée le 19. Nous avons par ailleurs prévu de nous revoir plus tard, pour réaliser éventuellement une nouvelle interview. (F.P., le 25 novembre 2005)
(**) Aujourd'hui dans les colonnes de 20 Minutes, Serge Le Dizet a déclaré vouloir conserver Gilles Yapi dans son effectif
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