Le jeu à la nantaise, la formation à la nantaise, ce choix de capitaliser sur la formation et le jeu dans un univers où le fric est roi, cette idée qu'un club s'appuie sur ses jeunes, leurs donne vite une chance au plus haut niveau, avec une ligne directrice transmise de générations en générations, des poussins aux seniors, c'est le FC Nantes qu'on aime, c'est le FC Nantes que Jérémy Toulalan défend. Or hier, le jeune international espoir a du goûter modérément que le club pour lancer sa campagne d'abonnement ait choisi d'annoncer sans le consulter qu'il resterait une saison supplémentaire au club. Il doit aussi comme nous se demander s'il ne cauchemarde pas quand aujourd'hui le nom du FC Nantes est associé à celui de Philippe De Villiers, après avoir avalé les couleuvres Hersant et Dassault. Après la fête du maintien, si Jérémy Toulalan quitte son FC Nantes, ce sera blessé et avec une sacrée gueule de bois. Le FC Nantes nous fait mal à la tête et mal au cœur. (F.P.)

Luc Delatour lance la saison. La Socpresse se tait.
Lundi matin, un communiqué de l'AFP fait dire à Luc Delatour, directeur des compétitions en charge des abonnements, que Jérémy Toulalan serait Nantais la saison prochaine. Le joueur est en tête de liste de la nouvelle campagne d'abonnements. L'annonce est évidemment précipitée, elle ne provient pas de la personne attendue, elle ne relaie pas non plus une déclaration du joueur ou de son agent. Luc Delatour avait le choix entre repousser une nouvelle fois les dates de la campagne d'abonnement ou trouver un discours accrocheur pour porter celle-ci. Il a conscience qu'il faut faire vite puisque la date de reconduction tacite prend effet en fin de semaine. Il sait aussi qu' il faut vite profiter de la liesse populaire d'un week-end miraculeux. Il choisit alors de tabler sur la jeunesse, sur la politique du cru. Mais on ne peut y souscrire aveuglément. Luc Delatour fait son métier, il ne perd pas une seconde quand d'autres tergiversent. La nouvelle saison a pourtant bel et bien commencé samedi soir au coup de sifflet final., tandis que de son côté, la Socpresse est retournée dans sa tour d'ivoire sans déclaration. Monsieur Rudy Roussillon, venu exceptionnellement à La Beaujoire samedi, n'avait manifestement pas prévu de plan B au maintien des Canaris en Ligue 1 : le comble d'un paradoxe. Comme si se maintenir sur le fil n'était pas de toute façon un échec. Comme si on pouvait continuer comme ça.

Nuance : le club précise que Toulalan devrait logiquement rester.
Conscient que l'information diffusée le matin par l'AFP est déformée, le club se fend rapidement d'un communiqué moins péremptoire : « Tout semble donc concourir au fait que Jérémy Toulalan poursuive la saison prochaine à Nantes. ». Ça n'est plus une affirmation mais une intime conviction, laquelle tente de se justifier par deux des trois déclarations faites par le joueur au sujet de son avenir. Effectivement, le joueur a toujours dit qu'il souhaitait poursuivre à Nantes, puis qu'il resterait si le club se maintenait. On rappellera pourtant, qu'entre ses deux annonces, le joueur avait aussi précisé qu'il réfléchirait à son avenir à Nantes si le club ne montrait pas un peu plus d'ambition. Or de ce point de vue, pour l'instant, on en reste au niveau des intentions. Le club avait indiqué que la nouvelle équipe serait dévoilée fin mai ou début juin. Autrement dit, pas loin de la date butoir de la reconduction tacite.

En tout état de cause, au sujet de l'avenir de Toulalan, lorsque le club transforme une affirmation en une hypothèse, il se ménage une porte de sortie, laquelle pourrait être le départ de Jérémy Toulalan. Là a toujours été notre intime conviction...

« Le FC Nantes ? Débarrassez-moi de ça !  »
Or on attend toujours le nom des nouveaux Nantais. On sait que Yohann Demont a préféré Lens à Nantes, alors qu'il se voyait déjà en Canari, car les dirigeants ont logiquement tardé à se prononcer puisque le club n'a assuré son maintien qu'à la dernière journée. En fait, tant que la Socpresse ne bouge pas, tant qu'il n'y a pas de projet, tant qu'il n'y a pas d'investissement, le FC Nantes ne pourra pas boucler son recrutement. Cette situation fait dire à Robert Budzynski : « si on continue comme ça, on va se planter ». Tandis que les Nantais attendent un geste de Serge Dassault celui-ci répond en assemblée d'un geste dédaigneux alors qu'un collaborateur tente d'amener la situation du club à l'ordre du jour, : « Le FC Nantes ? Débarrassez-moi de ça ! » (source FBLO).

L'ambition du FC Nantes ? Philippe De Villiers !
Alors, que va-t-il se passer si le FC Nantes n'est pas rapidement fixé sur son avenir budgétaire ? La mise hors-jeu de Jean-Luc Gripond ne résoudra rien à l'affaire. Ce serait certes une sanction logique mais il ne s'agirait que de faire sauter un fusible pour calmer l'inquiétude du « bon peuple de La Beaujoire ». La réalité est que, si le FC Nantes n'a pas d'argent, il faudra qu'il en trouve autrement. Ce sera vraisemblablement le discours tenu par Serge Dassault. Avec pour solution d'appauvrir le capital joueur du FC Nantes en vendant Jérémy Toulalan au plus offrant. L'Olympique Lyonnais est pour l'instant le mieux placé pour enlever l'affaire. Ainsi l'histoire du départ d'Eric Carrière se répétera. Et le FC Nantes finira vraisemblablement par descendre. On se demande d'ailleurs si le maintien du club en Ligue 1 acquis miraculeusement samedi, fait véritablement plaisir à Dassault. En bourse, ne gagne-t-on pas aussi de l'argent sur la chute des cours ? En bon lecteur de Valeurs Actuelles, Dassault sait qu'il n'est de richesse que d'hommes, et il croit aussi que ceux-ci sont interchangeables… Pas certain que ce soit pourtant le cas au « pousse ballon ». Mais ce sport qui fait vibrer des millions de supporters et spectateurs est étranger à l'entendement de l'avionneur, que seul l'odeur de l'argent émeut. En attendant, l'annonce de la proposition faite à Philippe De Villiers de remplacer Jean-Luc Gripond fait une sacrée publicité au leader du MPF. Il ne veut pas. Il ne peut pas. Tant mieux, même si ça n'était pas pire que l'ex-dirigeant de Post Grand Prix.

F.P.