| La jurisprudence OM n’en
finit plus de donner des idées (noires) aux supporters
nantais de tous poils effarés par des résultats
calamiteux. L’idée force, élevée
au rang de savoir-faire par les ultras marseillais, est
de faire pression de manière spectaculaire sur l’équipe
dirigeante en boycottant le stade le jour de match. Que
ce soit en rentrant dans les tribunes 1/4h après
le début de la rencontre ou en faisant la grève
des chants, les supporters marseillais ont montré
tout récemment encore l’étendue du pouvoir
qu’ils pouvaient exercer à l’intérieur
de leur club. On ne pourra d’ailleurs s’empêcher
de noter l’étonnante mansuétude des
ultras marseillais à l’égard de José
Anigo (qu’ils remerciaient encore samedi dernier de
son travail) quant d’anciens entraîneurs marseillais
voyaient leur tête réclamée par ces
mêmes supporters pour des résultats et un fonds
de jeu sensiblement moins affligeants que ceux proposés
cette saison. Malgré tout, si cette attitude spectaculaire
a abouti au résultat escompté (à savoir
le départ de Bouchet), il serait utopique d’imaginer
que les mêmes causes puissent avoir les mêmes
effets du côté du Fcna. La spécificité
du cas marseillais n’est pas une légende, tant
les différents groupes de supporters (Yankee, MTP,
South Winners…) ont acquis un pouvoir démesuré
depuis l’époque Tapie I. En gros, les mêmes
actions ne produiront pas forcément les mêmes
effets selon que cela se passe à Marseille, à
Paris ou à Nantes.
Beaucoup s’interrogent, à juste
titre, sur la taille de la couleuvre que le supporter doit
être prêt à avaler avant de marquer clairement
son mécontentement. Aujourd’hui il semble que
la couleuvre aie atteint une taille moyenne ne satisfaisant
plus grand monde et rendant la digestion délicate
pour n’importe quel supporter canari. Et c’est
donc à ce moment précis que les avis divergent.
Il y a ceux qui n’envisagent pas de ne pas supporter
leur club favori coûte que coûte et ceux qui
estiment que la meilleure façon de le supporter est
de mettre en place des mesures spectaculaires (telles le
boycott) pour faire réagir joueurs et dirigeants.
Si les deux attitudes semblent aussi légitimes l’une
que l’autre, la seconde peut avoir des répercussions
involontaires provoquant le résultat inverse de celui
escompté. Au niveau des joueurs tout d’abord,
cela pouvant engendrer une crispation supplémentaire
dont le fond de jeu nantais n’a absolument pas besoin
en ce moment. Au niveau du Président ensuite qui,
bouc émissaire désigné seul responsable
de la faillite constatée depuis de longs mois, pourra
avoir une tendance naturelle à s’accrocher
mordicus à sa position et à faire sauter le
fusible habituel pour mieux se protéger, à
savoir l’entraîneur.
S’il est effectivement important que les supporters
fassent connaître leur désaccord de la politique
suivie par le club, il semble parfaitement illusoire de
pense qu’un boycott, même dur, apporterait un
changement décisif quant à cette politique.
On voit mal, en effet, Dassault décider subitement
de s’intéresser au club, faire revenir Hillion
et Suaudeau et donner les moyens au Fcna de se doter d’une
politique à long terme cohérente simplement
pour calmer le mécontentement des supporters.
Malheureusement il n’existe pas de recette miracle
que le supporter puisse concocter pour influer sur la direction
du club à bon escient, tout comme il n’y a
pas d’homme idoine pour faire repartir ce club dans
le sens de la marche. A lire la dernière interview
accordée par Gripond (Interview
du 27/11/04) on a d’ailleurs comme un vague sentiment
que le doigt n’est pas près d’être
mis sur les réelles difficultés du club…
En tout état de cause, il nous semble que les joueurs
ou l’entraîneur seraient bien les premiers,
voire les seuls, à pâtir d’un boycott
de la Beaujoire. Sans doute nous incombe-t-il à nous,
supporters, de trouver d’autres moyens pour faire
passer notre message tout en continuant à soutenir
notre équipe. Les groupes de supporters nantais structurés
pourraient ainsi, par exemple, publier un communiqué
à paraître dans divers journaux. Ce communiqué
pourrait être le suivant :
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