Depuis deux mois vous ne parliez plus…
_ Depuis deux mois, je souffrais. Je ne jouais pas bien,
je n’étais pas à l’aise et je
n’avais pas de commentaires à faire. Je n’avais
qu’à travailler dans mon coin, sans rien dire.
J’ai entendu les critiques, je me suis tu. Certaines
m’ont fait mal mais je n’en veux à personne.
Cette période a été dure, elle contribuera
aussi à me rendre plus fort. Les critiques apprennent
toujours quelque chose. Il reste qu’après le
match contre Rennes, je me sens soulagé. J’ai
l’impression d’avoir répondu à
mes censeurs, exactement là où il le fallait
: sur le terrain. C’est l’endroit finalement
où le joueur doit se montrer le plus éloquent.
Aviez-vous déjà connu une période
aussi délicate ?
_ Oui, en Belgique. J’ai vécu des moments comparables.
Mais j’avais surmonté ce mauvais passage et
cette expérience passée me pousse à
croire qu’il en ira de même cette fois.
On a découvert un nouveau Yapi samedi soir, cette
métamorphose est-elle due à votre nouvelle
place ?
_ Il ne faut jamais trop parler dans le football. Je n’ai
pas envie de lancer des critiques concernant le passé.
Je ne sais pas non plus comment je jouerai demain. Bon,
cela dit, c’est vrai que je me sens plus à
l’aise dans le rôle que j’ai tenu contre
Rennes. C’est clair. Meneur de jeu derrière
deux attaquants, avec des soutiens, c’est mon poste.
Et le jeu court, au sol, c’est mon registre. Alors,
oui, c’est vrai, j’ai pu donner ma pleine mesure.
Mais je sais qu’il me faudra confirmer, notamment
à l’extérieur.
On a eu l’impression que vous étiez libéré
_ Tout était clair : je savais comment je devais
jouer. Serge Le Dizet m’avait exactement précisé
ce qu’il attendait de moi, je savais où j’allais,
j’ai compris aussi que les autres joueurs me faisaient
confiance. Depuis quinze jours que nous vivons ensemble,
les joueurs et le staff, nous avons beaucoup discuté
et nous nous sentions prêts avant ce match. Nous voulions
gagner les duels, repartir du bon pied.
En tout cas, vous avez fait taire les sifflets
_ Les sifflets sont souvent durs à entendre. Il faut
que les gens comprennent que lorsqu’ils sifflent ils
nous bloquent. On ne peut pas alors leur apporter ce qu’ils
sont venus chercher.
Le plaisir notamment.
Avez-vous encore des contacts avec Jean-Marc Guillou, votre
mentor ?
_ Il me téléphone très fréquemment.
Ses appels me font du bien, sur le plan du mental notamment.
Il me dit d’être plus fort, de ne pas douter.
Il a toujours été un bon conseiller pour moi.
Recueilli par B.V.
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