Quel sentiment dominait dans votre
esprit après le nul contre Monaco : la déception
ou la satisfaction ?
_ Un peu des deux. D’un côté
la satisfaction d’avoir fait jeu égal, et même
mieux, avec l’un des ténors du championnat,
un candidat déclaré au titre. De l’autre
la frustration de n’avoir pas pris les trois points
que nous méritions.
Pour quelles raisons aviez-vous changé de
système de jeu en revenant à une défense
à trois ?
_ Nous avions discuté avec Georges Eo et nous avions
peut-être élaboré une quinzaine d’équipes
différentes… Mais à chaque fois, une
évidence nous apparaissait : pour soutenir la comparaison
avec Monaco en milieu de terrain, nous ne devions aligner
que trois défenseurs. Nous avons donc adopté
cette formule. J’ai dit que je préfère
un système à quatre défenseurs, mais
je n’ai jamais déclaré que ponctuellement
nous n’adopterions pas une autre solution. D’ailleurs,
si nous avons changé d’organisation, nous sommes
restés bien en place, à la fois dans l’élaboration
du jeu et dans l’aspect défensif puisque nous
n’avons pas laissé beaucoup d’espaces.
La preuve : nous n’avons pas encaissé de buts
et nous n’avons pratiquement pas concédé
d’occasions. En revanche, nous nous en sommes créées
plusieurs. On va de plus en plus vers l’avant, c’est
bien.
Vous n’êtes toutefois pas parvenus
à marquer
_ C’est vrai. Nous avons eu quatre ou cinq occasions
et pas de but. Ce qui m’inspire deux réflexions.
La première : je ne pense pas que beaucoup d’équipes
se soient procuré autant d’occasions face à
Monaco. La seconde : si nous ne marquons pas avec cinq occasions,
eh bien il faut encore faire mieux : nous en créer
dix. De la même façon, si nous ne mettons pas
notre adversaire hors de position en faisant cinq décalages,
eh bien il faut en faire six, sept, huit, dix. Il faut maîtriser
et oser davantage. Pour l’instant, nous en sommes
à cinq décalages, on peut en faire plus.
Donc la progression continue
_ Il y a un mois nous aurions sans doute perdu contre Monaco
et je pense que nous avons déjà effectué
de grands pas en avant. Cependant notre marge de progression
reste importante, c’est d’ailleurs rassurant.
On nous attendait contre Rennes, c’était notre
grand rendez-vous important et nous avions répondu
présent. On nous attendait encore face à Monaco,
une grosse cylindrée cette fois, et nous avons encore
été là. Par rapport au match que nous
avions fourni contre Saint-Etienne, notre production face
à Monaco constitue une nouvelle avancée. Mais
il convient surtout de rester exigeant, de vouloir encore
faire mieux. D’ailleurs, avant toute autre considération,
il importe de conserver en tête que l’objectif
numéro un, pour l’instant, demeure le maintien.
Nous nous en rapprochons, il nous manque encore 13 points.
Une expression à la mode veut qu’on
évoque « les matches-référence
», vous restez en quête de ce genre de rencontre
?
_ En quête ? Non, pas forcément. Ce match contre
Monaco, dans son contenu, peut être considéré
comme une référence. Nous avons produit du
jeu, sans complexes, face à un adversaire haut de
gamme. En faisant preuve d’efficacité défensive.
Ajoutons-y l’efficacité offensive et on aura
réalisé un nouveau bond en avant.
Vous parlez de marge de progression, jusqu’où
peut elle vous conduire ?
_ Pour arriver à ce que je veux vraiment, au jeu
que je souhaite nous voir développer, il faudra du
temps. Je peux même vous dire : nous n’y parviendrons
pas cette saison. Le nombre de rencontres qui nous restent
ne suffira pas. Pour l’instant, nous allons mieux,
c’est indéniable, mais nous ne sommes que des
convalescents. Un jour, nous serons en pleine santé.
Laissez-nous du temps, des matches. Quand je vois comment
nous avons avancé en guère plus d’un
mois, je me dis que…Ce qu’il nous faut : c’est
à la fois de l’exigence et de la patience.
Recueilli par B.V.
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