On vous a senti très déçu
après la défaite à Auxerre
_ Il y a de quoi. Perdre à la fois le match et deux
joueurs, cela fait beaucoup. Pourtant, on a montré
de bonnes choses, on a notamment marqué un but. Mais
on n’a pas pris de points. Il nous a manqué
10 minutes. Alors oui, c’est une grosse déception
d’autant que je n’ai rien à reprocher
aux joueurs, ils ont vraiment tout donné.
La victoire d’Auxerre n’est tout de
même pas illogique
_ C’est la victoire d’un rouleau compresseur
qui a fini par nous écraser. Il y a beaucoup de talents
dans cette équipe. Kalou et Akalé en tête.
Ils procèdent par accélérations, ils
ont fini par nous user. Cela dit, sur le deuxième
but, Piéroni se situe exactement à l’endroit
où aurait dû être Nicolas Savinaud. Lequel
venait de se faire expulser.
C’était sévère ?
_ C’était surtout un flagrant manque de psychologie
de la part de l’arbitre. Il faudrait une bonne fois
pour toutes que les arbitres soient cohérents entre
eux. Je me rappelle, à Boulogne, un défenseur
adverse a commis une grosse faute. Je l’avais fait
remarquer à l’arbitre, il m’avait répondu
: « Je peux pas lui mettre un deuxième
carton, il en a déjà un et ce serait l’expulsion
». Bon, on peut admettre. Seulement l’arbitre
qui a officié à Auxerre n’a pas réagi
de la même manière. Lui, il n’a pas fait
de détails. Et je ne parle pas là de l’expulsion
d’Emerse Faé qui, elle, est très abusive.
Alors, c’est ça qui m’énerve :
cette disparité entre les jugements. Un jour, c’est
permis, le lendemain ça ne l’est plus. Et en
ce moment ça se retourne plutôt contre nous.
Il est vrai aussi qu’au stade de l’Abbé-Deschamps
le contexte est particulier pour les arbitres. Ils subissent
des influences venant du bord de la touche. Mais ça,
on le savait avant le match. On l’avait bien vu dans
un passé récent avec Da Rocha. A 11, il était
déjà difficile de tenir, à 10 c’est
devenu impossible.
Qu’est-ce qui vous a manqué ?
_ De la maturité, de l’expérience. On
a essayé de compenser par une grosse dépense
d’énergie, cela n’a pas suffi. Peut-être
avons nous eu peur de gagner… Depuis plusieurs mois
la pression pèse sur nous, elle est souvent difficile
à supporter. Nous avons aligné deux joueurs
qui débutaient pour la première fois de leur
carrière un match de Ligue 1, il y en avait d’autres
dans l’équipe qui n’ont pas beaucoup
de rencontres de ce niveau à leur compteur.
Sur un plan individuel avez-vous été
satisfait par le match de Milos Dimitrijevic ?
_ Tout à fait ! Il a fourni un bon match, c’est
bien.
La suite s’annonce délicate
_ Elle sera conforme à ce que nous attendions. A
ce que nous redoutions. Il va falloir lutter jusqu’au
bout. Cela dit, nous n’avions pas spécialement
prévu de gagner à Auxerre, il faut être
raisonnable. On a essayé, on en a même eu l’occasion
et c’est surtout parce que nous sommes passés
tout près de l’exploit que notre amertume est
grande. A 10 minutes de la fin, on caressait vraiment beaucoup,
beaucoup d’espoirs. Et puis.. . Mais il n’y
a pas à se décourager, on va continuer, avec
toujours le même objectif que début janvier
: atteindre la cap des 40 points. Nous ne sommes surtout
pas résignés, nous avons encore quatre points
d’avance sur le premier relégable. On va continuer
à tout donner, à chaque match.
Recueilli par B.V.
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